Alain, « vous avez, puisse Dieu me venir en aide ! un vrai cœur de roi. Je vous donnerai un conseil qui vous fera gagner[1] à tout jamais en prix et en puissance. Pensez à nous procurer en abondance du pain, du vin, de la viande, [4825] et aussi des chevaux et des roussins, puisque ceux que nous avons dépérissent ; car nous passerons bien ici Pâques, la Pentecôte et Noël avant que vous ayez recouvré Beaucaire ni le sénéchal Lambert. » Gui de Lévi dit : « Sire comte, il nous faut penser à autre chose : puisqu’ils ne veulent pas nous attendre en bataille, [4830] ils peuvent à leur gré entrer, sortir et se mettre à l’abri. »
Ils passèrent ainsi le temps en paroles et en conseils jusqu’à la fête annuelle de la Vierge Marie, mère de Dieu[2]. Alors le comte et les autres, barons et capitaines, ses fils et son frère dans le pavillon comtal, [4835] et l’ost tout entière, s’armèrent en secret, chacun en son logis. Ils étaient là cent chevaliers, puissants, vaillants et durs à la guerre, expérimentés, adroits et courageux, n’ayant pas leurs maîtres pour les armes ; [4840] parmi eux Jean de Berzi[3], Robert[4], Tibaut[5], P. Mir, Aimon[6] et le sénéchal[7] ; derrière la chatte et dans
- ↑ Traduit d’après la correction proposée au t. I, v. 4823. On pourrait aussi, ce qui conduirait au même sens, remplacer Don par Non.
- ↑ 15 août.
- ↑ Voy. ci-dessus p. 218, n. 7.
- ↑ Robert Mauvoisin (ci-dessus, p. 60 n. 1) ? Robert de Piquigni (p. 43 n. 1) ? Robert de Forsoville (p. 44 n. 1) ? ou l’un des trois Roberts des vers 7774-5 ?
- ↑ Tibaut de Neuville, v. 5911 ; Tibaut de Blazon, v. 7767 ; Tibaut d’Orion, v. 7772 ?
- ↑ Aimon de Corneil, cf. v. 4555.
- ↑ Gui de Lévi ? voy. p. 43 n. 3.