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croisade contre les albigeois.

les...[1], sergents, archers, soudoyers s’en viennent à la porte, occupent la position et défendent le passage, le mur et le rocher[2]. [4865] Derrière eux vient la grande foule du peuple. Et quand les Français virent l’inutilité de leur ruse, ils tournèrent bride : entre le mur et les tentes, par le bord du fossé, ils se dirigent à force d’éperons vers l’autre portail[3]. [4870] Les hommes de l’embuscade et ceux de l’Hôpital sortent de l’aguet et occupent les bas-fonds[4], brisent les barrières, les abbatis, les palissades ; ils viennent tous ensemble courant et habiles, et à l’entrée de la porte agitent leur enseigne. [4875] Mais Ugo de Laens (?), Imbert, Ricau, Ugo de la Balasta et Rostanh du Pugal[5], Guillem de Minerve, les hommes et les chefs, défendent le passage et l’entrée du débouché. Raoul du Gua crie : « Francs chevaliers loyaux, [4880] allons à l’autre porte supporter l’attaque, car voici que les Français occupent les abords du rempart. » Aussitôt accourent les barons du pays, tellement qu’en un instant les

  1. Ici un mot, girval, que je ne sais comment traduire.
  2. « Le rocher » est sans doute la base de la colline que borde maintenant le boulevard Saint-Laurent, au nord du portail de la Croix.
  3. Indubitablement le portail de la Vigne, comme le montre la mention de l’Hôpital au vers suivant, cf. p. 255, n. 1.
  4. Je traduis rozal de la même manière que rauzeus au v. 4590. Le sens est douteux, mais il ne peut guère s’agir des bords du Rhône, comme je l’ai conjecturé au vocab., le portail de la Croix étant relativement éloigné du fleuve. Il y avait peut-être autrefois à cet endroit des bas-fonds où croissaient des roseaux. Actuellement c’est près de là que passe le canal.
  5. Probablement le même qu’un « Rostagnus de Podio alto » qui est témoin en 1230 à la concession de la cité vicomtale de Marseille au comte de Toulouse (Teulet, Layettes du Trésor, n° 2079).