Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/445

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[1217]
313
croisade contre les albigeois.

viennent secourir, et qu’ils amènent assez de monde, des leurs et des étrangers[1], pour que nous puissions cerner la ville et la combattre de tous les côtés. S’ils n’y venaient pas, qu’ils se tiennent pour assurés qu’ils ne tiendront plus désormais de terre pour la valeur d’une paire de gants. »

[6105] Cependant le comte de Toulouse, qui est habile et sait bien parler, rappelle à ses hommes les souffrances et les fatigues, les travaux, les veilles, les impôts de guerre, les bans ; et il envoie en Provence ses lettres scellées et ses mandements, voulant faire savoir à son fils ses honneurs et ses succès. [6110] Au secours de la ville arrivèrent, à force d’éperons, le puissant comte de Comminges, homme honoré et habile parleur, Esparg de la Barta, vaillant et solide, Rogier de Comminges, qui redresse les torts, Bertran Jordan[2]

    envers Simon de Montfort, de la fidélité de Bernart Jordan de l’Isle ; in obsidione Tolose, 18 déc. 1217 (Teulet, Layettes du Trésor, no 1271, voy. ci-dessous, n. 2).

  1. C’est-à-dire des hommes de leurs fiefs et des soudoyers.
  2. Fauriel distingue, dans la table des noms, Bernard Jordan, Bertrand Jornand (faute de lecture, le texte, v. 8996, porte « Bertrans Jordanes »), Bertrand de l’Isle, et Bertrand Jordan. Je crois que ces personnages doivent se réduire à deux : Bernart Jordan, seigneur de l’Isle, et Bertran Jordan, qui figurent à côté l’un de l’autre aux vers 9535 et 9536. Le premier, le seigneur de l’Isle, paraît aux vers 2668, 8543, 9535 ; c’est pour lui que Guiraut d’Armagnac et d’autres se portèrent caution, le 18 décembre 1217 (voy. ci-dessus p. 147 n. 1 et 312 n. 3). Il était fils de Jordan II de l’Isle et d’une sœur de Raimon Rogier, comte de Foix (voy. ci-dessus p. 176, n. 1) et avait épousé une fille naturelle de Raimon V. Le second est toujours appelé Bertran Jordan tout court ; c’est celui qui est ici mentionné, et qui reparaît encore aux vers 7135, 8996, 9091, 9536. Il était frère du précédent. Dans le testament de leur père, en 1200 (Vaissète, III, pr. 189), il est appelé