Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/481

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[1217]
349
croisade contre les albigeois.

que le château Narbonnais, qui leur fait face, n’a plus ni tour, ni salle, ni créneaux, ni murs, qui soient entiers. Le champ de Montoulieu[1] est partagé par moitié entre les sergents et les archers des deux partis ; [6865] alors commencent les combats et les périls de la guerre ; le glaive, le sang et l’acier ont là maille à partir ensemble ; l’herbe verte en devient vermeille comme rosier, car on n’y fait pas de prisonniers.

Le riche comte bien aimé sortit de Toulouse [6870] et alla recevoir Foix[2] pour améliorer encore la situation. Pour rehausser Parage, Berengier le lui rendit[3]. Arsin de Montesquiou[4], un vaillant chevalier, natif de Gascogne, homme sûr et honnête, en qui valeur et toutes bonnes qualités abondent, [6875] est venu de son plein gré défendre Toulouse et le comte.

De son côté le comte de Montfort, habile discoureur, homme dur, puissant et adroit en affaires, a convoqué ses meilleurs conseillers. Il s’exprime en bons

  1. Voy. ci-dessus p. 308 n. 1.
  2. Je ne vois pas comment le comte de Toulouse pouvait à ce moment quitter Toulouse pour aller se mettre en possession du château de Foix, et j’ignore qui était ce Bérengier qui, d’après le vers suivant, le lui rendit. Cependant le fait n’est pas impossible, parce que ce fut effectivement au commencement de l’année 1217 que le comte de Foix rentra en possession de son château (Vaissète, III, 295-6).
  3. Ne pas tenir compte de la correction proposée pour le v. 6871.
  4. Un « Arssinus de Monte-esquivo », sinon le nôtre, p.-ê. son fils, est témoin en 1246 à la cession du comté de Fézenzac à Raimon VII (Teulet, Layettes du Trésor, n° 3467). Il tirait probablement son nom de Montesquiou-sur-Losse, arr. de Mirande (Gers). — Il ne faut pas tenir compte de la correction proposée au v. 6872.