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croisade contre les albigeois.

[dressent[1]] leurs pavillons et leurs tentes sur le sol. Cependant les barons de Toulouse tiennent un conseil composé des hommes les plus sages. [7420] Rogier Bernart parle doucement, car il est homme noble et sage ; il a valeur et sens, et c’est le fils du bon comte qui tient Foix et le défend. Il dispose ses idées, et leur dit d’un air riant : « Seigneurs, il n’y a pas d’autre conseil que de se défendre, [7425] car nous ne trouverons en eux ni merci ni discrétion. Et n’ayez point de crainte, éloignez toute terreur : nous devons être courageux et vaillants parce que nous avons bonne ville, et aussi bon droit ; nous avons loyal seigneur et Jésus-Christ pour protecteur, [7430] Jésus qui nous guide et nous gouverne, et nous le fait bien paraître. Et pour qu’on connaisse notre puissance, pour que nous leur soyons nuit et jour sur le dos[2], nous accroîtrons la ville de nouveaux ouvrages et rendrons plus forts les anciens ; [7435] et le tout sera fortifié de telle façon que nous n’aurons plus à craindre, et que ce sera à eux d’avoir peur. » Dalmatz de Creixell dit : « Vous avez bien parlé ; par ces nouveaux ouvrages nos forces seront centuplées : nous serons plus à l’aise et combattrons avec plus d’avantages. — [7440] Seigneurs, » dit Pelfort, « assurément nous et la ville entière y gagnerons ; nous nous en trouverons mieux et plus en sûreté. Il n’y a pas de meilleure défense : au nom de Jésus-Christ, mettons-nous à l’œuvre. » [7445] Aussitôt ils vont au travail avec tant d’ensemble, que

  1. Lacune ? voy. t. I, note sur le v. 7417, et cf. v. 7555.
  2. M. à m. « sur la dent ».