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croisade contre les albigeois.

car il veut abattre la tour et prendre ses défenseurs. Grandes sont dans Toulouse l’émotion, la peine, la tristesse, la douleur, l’affliction, la peur, l’effroi des hommes et des femmes. [7600] On se dit l’un à l’autre : « Jésus-Christ miséricordieux, veillez sur le droit de vos fidèles ! » Et les dames vont pieds nus prier aux moutiers, portant les offrandes, les beaux pains, les deniers, les cierges, les chandelles, pour placer sur les chandeliers ; [7605] elles prient la Vierge en qui fleurit la rose, et de qui naquit le digne fils, qui est glorieux et véridique, de ne pas permettre qu’ils soient confondus par les ennemis superbes.

Cependant on convoque les chefs principaux, et Dalmatz de Creixell qui sait bien parler [7610] parle comme il convient, donnant de sages conseils : « Seigneurs, si les circonstances sont dures et contraires, gardez-vous cependant de vous abandonner à la tristesse et à l’effroi : bien souvent une perte est l’occasion d’un grand bien[1]. »

Pour la défense de la ville il fut convenu [7615] que le comte de Comminges avec ses compagnons, Bernart de Montaut[2], l’Abbé[3], Rogier[4], Guiraut[5], Pelfort, tous à cheval, et le peuple de Toulouse belliqueux et actif, occuperaient les tranchées, les fossés et les portes, [7620] et de l’autre côté Rogier Bernart,

  1. Le discours semble incomplet.
  2. Paraît dans un acte de 1201 environ ; voy. p. 298 n. 1, et dans l’acte de 1208 indiqué p. 297, n. 2.
  3. Frère du précédent et du suivant ; voy. p. 298 n. 1.
  4. Rogier de Montaut ; voy. p. 297 n. 2.
  5. Guiraut de Gourdon ? voy. p. 314 n. 2, ou Guiraut Unaut ? voy. p. 363 n. 2.