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croisade contre les albigeois.

habitants seront tous passés au fil de l’épée : tel est le jugement. » Alors le siége fut levé si vite que le jour de saint Jacques[1], qui est clair et bon et saint, ils mettent le feu à toutes leurs constructions [8675] et au château merveilleux[2], mais il fut aussitôt éteint par les hommes de la ville. Les Français partirent, mais laissèrent en gage maints morts et maints prisonniers, et leur comte qui n’est plus. Faute d’autres présents ils emportèrent son corps [8680] tout droit à Carcassonne.

CCVIII.

Tout droit à Carcassonne ils le portent pour l’ensevelir, pour célébrer le service au moûtier Saint-Nazaire. Et on lit sur l’épitaphe[3], celui qui sait lire : qu’il est saint, qu’il est martyr, qu’il doit ressusciter, [8685] avoir part à l’héritage [céleste] et fleurir dans

  1. 25 juillet.
  2. Le château Narbonnais.
  3. Simon avait fait une fondation à Saint-Nazaire de Carcassonne. On possède un acte d’octobre 1219 par lequel la comtesse de Montfort et ses fils Amauri et Gui assignent à l’église Saint-Nazaire une rente de cinq sous de Mauguio, sur le salin de cette ville, pour le paiement du chapelain fondé par le comte Simon et l’entretien d’une lampe perpétuelle dans la chapelle Sainte-Croix. Vaissète, édit. Privat, V, 1466. — Du Mége pensait avoir retrouvé un bas-relief provenant du tombeau de Simon, mais son hypothèse, qu’il n’émet du reste qu’avec réserve, est très-douteuse ; voy. ses Conjectures sur un bas-relief de l’église de Saint-Nazaire à Carcassonne, dans les Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, I (1834), 269-84, avec une planche représentant ce bas-relief ; le tiré à part est daté de 1833. La planche et une partie de la dissertation sont reproduites par Du Mége dans son édition de D. Vaissète, V, additions et notes, 83-5.