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croisade contre les albigeois.

défendre, le rosier s’épanouira, et Parage reviendra avec joie et allégresse. » Après ces paroles l’accord fut conclu[1], et les consuls répondent : [9405] « Tout ce qui sera nécessaire aux barons de la terre, nous le leur donnerons volontiers. Aux compagnies des sergents soudoyés nous donnerons de bons vivres, et des hôtes agréables. Mandons par la ville que tous les écuyers viennent prendre les distributions, largement, et sans rien payer, [9410] le pain, la viande, le vin des celliers, l’avoine, l’orge, à muids et à setiers ; le poivre, la cannelle, les fruits, de sorte qu’on en ait à bouche que veux-tu. Et si monseigneur le roi se montre mauvais, [9415] nous pourrons nous défendre pendant cinq années entières. »

Quand le conseil se fut séparé, les consuls firent mettre tout d’abord [les reliques de] saint Exupère[2],

    comparée à un mortier, à un vase contenant un liquide quelconque ; je ne crois pas que l’alternative vi o aiga (9400) ait l’importance que lui donne Fauriel : « nous pouvons de l’acier tranchant essayer si c’est du vin ou de l’eau..... » Il s’agit seulement de savoir si le vase est solide ou s’il se brisera en laissant échapper son contenu.

  1. Le discours qui suit montre que cet accord ou convention (acorders) avait pour objet l’entretien des hommes venus au secours de Toulouse. Il se pourrait qu’il eût été omis après le v. 9402 une phrase relative aux conditions de cet accord. En effet, le discours des consuls, qui commence au v. 9404, est donné comme une réponse (« e li cossol respondo... ») et cette réponse s’applique très-mal au discours du jeune comte tel que nous l’avons.
  2. Le sixième évêque de Toulouse, de 400 à 410 environ. Selon sa légende, il aurait protégé la ville contre les Vandales (Gall. chr. XIII, 5 ; Vaissète, I, 156). En 1226 les capitouls firent une fondation perpétuelle pour l’entretien d’une lampe devant l’autel de saint Exupère dans l’église de Saint-Saturnin, « ut Deus et