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[1219]
croisade contre les albigeois.

lit, [veut] que la mort et le massacre marchent avec eux, de telle sorte que dans Toulouse et son territoire il ne reste homme ni être vivant, [9570] ni dame, ni damoiselle, ni femme enceinte, ni aucune créature, ni enfant à la mamelle, mais que tous périssent dans les flammes. Mais la vierge Marie les en défendra, elle qui, selon droiture, redresse les torts, [9575] et puisse son sang bienveillant[1] nous protéger (?), car saint Saturnin est leur guide et les garde de crainte, et Dieu, et droit et force et intelligence et le jeune comte leur défendront Toulouse[2] !


  1. Jésus-Christ.
  2. Voici le peu que G. de Puylaurens nous apprend du siége de 1219 (ch. XXXII, Bouq. 214 a b) : « Recedens autem de Marmanda dominus Ludovicus, Tolosam properat recta via, eratque ejus exercitus magnus valde ; nam, quantum durat ambitus suburbii cum parte civitatis et ultra Garonam se castra undique extendebant, erectis machinis et aggressionibus acerrimis obsessos diebus pluribus expugnavit. Nec aberat dominus Bertrandus legatus, cui negotium cordi erat ; perfectisque suæ peregrinationis diebus, ab obsidione recessit princeps exercitus, cum modicum peregisset, adversariis se defendentibus viriliter et potenter ; machinæ autem ejus incendio sunt combustæ, et ipse in Franciam est reversus, et fuere qui capti erant hinc inde prænominati viri et milites restituti. » Aubri de Trois-Fontaines (à l’année 1219 ; Pertz, Script. XXIII, 909), attribue l’insuccès des croisés à des dissensions qui se seraient produites entre eux : « propter quandam proditionis notam quam quidam contra domnum Ludovicum moliri videbantur. »