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LE TOMBEAU DU CONQUÉRANT



« Les Espagnols, après avoir vêtu de son armure leur Capitaine mort, le coulèrent au fond du Mississipi qu’il venait de découvrir. »
Conquête de la Floride.



À l’ombre de la voûte en fleur des catalpas
Et des tulipiers noirs qu’étoile un blanc pétale,
Il ne repose point dans la terre fatale ;
La Floride conquise a manqué sous ses pas.

Un vil tombeau messied à de pareils trépas ;
Linceul du Conquérant de l’Inde Occidentale,
Tout le Meschacebé par dessus lui s’étale ;
Le Peau-Rouge et l’ours gris ne le troubleront pas.

Il dort au lit profond creusé par les eaux vierges ;
Qu’importe un monument funéraire, des cierges,
Le psaume et la chapelle ardente et l’ex-voto ?

Puisque le vent du Nord, parmi les cyprières
Pleure et chante à jamais d’éternelles prières
Sur le grand fleuve où gît Hernando de Soto.


JOSÉ-MARIA DE HEREDIA.