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Li Rossignous dit sa raison, Et nuit et jor en sa saison. Cil nos sernont d’amer adés. Parlcn.de Uloii., MS. du S. Geriii. fui. 12t, IC col. 1. Ne vos di mie ses boautez Mais nus n’el voit n’el die wlés, Si beau ne fu , n’en ert jamès. Ibid. fol. 102, V- col. 3. On l’employoil dans le sens de l’adverbe tantôt, redoulilé, pour mariiuer des eliani;enicns eonsécu- tifs, qui se font en (|ut’lque sorte au même instant ; adés, ad ipsiuu tcnipus. Après disner on s’avança Ce danser, chacun et cliascune; Et le triste amoureux dança, Adùs à l’autre, adcs à l’une. Al. Chart. Poës. p. 506. Adès avant, adès arrière. Vigil. de Charles VII, T. I, p. 16C. Furent en grand martire, en grande afiliction, N’orent pas adc:, froit n’orenl pas adez chault. Ger. de Roussillon, MS. p. 77. Dans la signification de toujours, le mot tout qui précède quelquefois adês, et rorlhograplie adiès, indiquent assez Tétymologie tota dies. Ensi va de malvais sergant, Que tout adés va reprovant Son grant service à son Segnor. Bestiaire, MS. du K. n’ 7089. Baluze 572, fable 54. On lit ailleurs : Ainsi vait du malvés sergant Qui tote jor vait reproichant, etc. Bestiaire, MS. de S. G. T. Il, fol. 22, V col 3, fable 53. Guillaume de Lorris parlant des dangers auxquels s"expose l’amanl qui regarde la beauté dont il est épris, s’exprime ainsi : Et saiches que du regarder Feras ton cueur frire et larder, Et tout adés en regardant. Aviveras le feu ardant : Car qui ayme et plus regarde, Plus enflame son cueur et larde. Rom. de la Rose, vers 2368-2373. En redoublant adès, on retranchoit le mot tout, comme dans ces vers : Adès adès serviray Boine amor tant com vivrai. Ane. Poèt. Fr. MSS. avant 1300, T. III, p. 1076. Plus souvent on Femploycit seul et sans le répéter, avec la même signification. « Depuis que " la belle Agnès fut morte, la demoiselle de Yille- • quier sa iiiepce teint son lieu devers le Roy, « lequel en ses derniers jours vouloit adés avoir à « son service les plus belles Damoiselles que l’en « porroit recouvrer en tout son Royaume. « (Monstr. Vol. III, fol. (38, W) Le temps. . . s’en va nuyt et jour, Sans repos prendre, et sans séjour, Et ... de nous se part et emble Si céléement, qu’il nous semble Qu’il nous soit adés en ung point, etc. Rom, de la Rose, vers 370 et suiv. Adés dure la lime, <tdés dure ly Ters (1) Qui mort la conscience du long et du travers. i. de Mcun, Cod. ver» 1533 cl «ulv. Aiguë perce dur caillou l’or qu adès i llere. (2) Ane. Poét. Fr. MSS. avant 1300. T. I, p. 46. Quinaut a rendu cette maxime par ces vers, qui sont devenus proverbiaux : L’eau qui tombe goûte à goûte. Perce le plus dur rocher. -Nous remarquerons que l’expression dez en dez, pour incessamment, paroit être formée du latin de die in diem, comme tout adès ci-dessus, du latin de ipso in de ipso. VARIA.NTES : ADÈS. S< Bern. Serm. fr. .MSS. p. 22-2C5, Passim. Adez. Fauchct, Lang. et Po(-s. fr. p. 131, Xi et lî-i. Adiès. Ane. Poët. fr. MSS. avant 1300, T. IV, p. l31i.coI.3. Andes. Triomph. des neuf Preux, p. 38, col. 2. Adetrier, verbe. Disputer, résister. Du mot Detri ci-après, débat, dispute. Mais que vaudroit adetrier ? De toutes parts chascuns l’assaut. Et sa défence pot li vaut. Fabl. MS. du R. n- 7218, fol. 148, R- col. 2. Adevaler, verbe. Descendre. (Voy. Dévaler ci-après.) Un grant tertre ont adeialé. Fabl. MS. du R. n’ 7218, fol. 353, V col. 1. On employoit quelquefois ce verbe avec une signification neutre et figurée : Espaule qi point n’encruçoient, (3) Dont li lonc brac adevaloieiil, Gros et graile ù il aferoit. (4) Ane. Poès. fr. MS. du Valic. n* 1400, fol. 132, V’. Ade^^naille, subst. fém. Conjecture. (A’oy. Adevinal ci-dessous.) jà frapaiUe Ne merdaille Ne saura de mon valoir Riens, fors par aderinaiUe. Ane. Poës. Fr. MS. du Valie. n- 1490, fol. 151, V. (Voy. Devi.naille ci-après.) Adevinal, subst. masc. Conjecture. Chose à deviner. Espèce de jeu. (Voy. Devinal ci-après.) Ou a dit au premier sens : Ainsi l’ont conforté par lor adevinatts. Guiteclîn de Sassoi^e, MS. de Gaig:nat, fol. 250, R" col. 1. (’oy. Adevi.neme.mt ci-dessous.) D. Carpeiitier explique ce mot par énigme. (Voy. Suppl. Gloss. de Du C. au mot Divinus 1.) Il signi- fie chose qu’on ne peut définir, chose à deviner, dans ces vers : (1) ver. - (2; frappe, tombe. - (3) se courboieut. - (4) où il convenoit.