Un cliat (I) fait sur le pont airaire
Li mineur desouz sn laacont ;
Le fort mur à miner commencent ;
Et font le chat si aoinhrcr.
Que riens (1) no les puet encombrer,
Que cil des creniaus puissent faire.
(l.Ouiarl, MS. fol. 81, V.
La foule caclic celui ([u’cUc cuviroinie. De lî» celte
expression :
. . . Grant planté de gent Vaonihre.
G. Guiart, MS. fol. 08, 11’.
On se cache pour faire le mal, c’est ce qu’exprime
ce vers :
Chascun de mal faire s’aoinbri
G. Mach.TOt, MS. fol. 188, I" col. 3.
Un de nos anciens Poêles, dans sa prière îi la
Vierge, s’exprime ainsi :
... du Déable me dcscombre
Qui en moi s’est tant aomliré.
Fabl. MS. du H. n" 7-2I8, fol. ni, R" col. 1.
La joie qu’on renferme dans son cœur, est une
joie cachée; ainsi l’on a dit :
Il n’est clers qui sceust sommer.
Dire, penser ne mettre à nombre,
La joie qui à moy s’aonilire.
G. .MMhaut, MS. fol. t75, V col. 3.
On peut voir sous AooMunKMnNT ci-dessus, l’ori2:ine
de la signification figurée du verbe s’aombrer pour
s’incarner, en parlant de J. C. fait homme.
. . li filz Dieu deigna en la Virge descendre.
Ilueques (3) s’aoïiibnt et prist liumanitc.
Et de l’umaine char covri sa deité.
Disp. duJuifel duChrét. MS. de S’ Germ. fol. 108, R° col. 3, et V" col. 1.
Enfin, c’est en passant de la cause à l’cfTet, que
l’on a dit Adombrer pour ombrager, mettre à l’om-
bre, s’aombrer, pour se mettre h l’ombre.
En mi ot un pint verdoient.
Si grant que par dessus en l’ombre
Tant de gent, que n’en sai le nombre,
Moult bien aoinbivr s’i poussent
Que jà point de soleil n’eussent.
Fabl. MS. du H. n’ 7-218, fol. 257, V col, l.
Ce verbe a été employé dans le sens de recueillir,
mettre à couvert.
Redoute Dieu omnipotent.
Et fai le sien commandement
Que tu puisses estre aonbrez
En sa cort, estre ses privez (4).
Fabl. MS. de S’ Germ. fol. li, V° col. 3.
V.RIAXTES :
ADOMBRER. Oudin, Dict. - Gloss. de Marot.
AOMBRER. G. Machaut, MS. p. 187 et ISS.-Fabl. MS. du R.
n°7218, fok358, R» col. 1.
AONBRER. Fabl. MS. de S’ Germ. fol. 14, V» col. 3.
AcMBRER. Percef. Vol. VI. fol. 121, V° col. 1.
ÉNOMHREB. Cotgr. et Oudin, Dict. — Gloss. de P. Labbs,
page 517.
Enumbrer. Percef. Vol. V, fol. 17, R» col. 2.
A(l<>m<’s<-liei’ (s’), verl)C. Devenir privé.
l’ro|)reiiieiit s’adonner, s’attacher à une maison ;
du latin I)o)iicslicarc. (Gloss. Du Gange. —Voyez
DoMKsc.iiE ci-a[irès.)
On a dit dans le sens figuré :
Par la donçour de donlz nourrissement
S’apprivoisist mainte beste sauvage,
S’adomcsche : par dur gouvernement
S’asauvagist, et mue son usage
Ainsi est-il, selon m’entencion.
En l’aage humain de mainte créature
Qui par douçour, ou par contempcion
Mue souvent et change sa nature.
Eusl. des Ch. l’oe». MSS. fol. 29, col. i.
C’est ainsi que le verbe s’accoquiner, formé de
coqiiina, cuisine, a signifié figurément s’apprivoi-
ser. (Voy. Adomkstioi’er ci-aprôs.)
AdoiiKistiqiier, verbe. Hendre privé, ajjprivoi-
ser. lîendre ami, familier. Loger.
De l’adjectil Doincsti(|ue, on a fait Adomestiquer,
pour rendre privé, apprivoiser , en parlant des
animaux qu’on accoutume à demeurer dans les
maisons, qu’on rend domestiques. ’Cotgr Dict. —
Voy. ci-dessus .Vimimi.m.miii et DoMicsTinrER ci-aprés.)
En parlant des Ikhiiiiics, rendre ami, familier;
parce que la familiarilé et l’amitié naissent assez
ordinairement de l’iiabilude de vivre doiiiestiqiie-
nient, familièrement dans une maison. (Voy. Coter
Dict.)
De là s,’adoinestiquer pour devenir ami, s’allier,
vivre en bonne inlelligence. « Witikind... voyant
•< toute la Saxe avoir reçeu le... Baptesmeet s’estre
" réduite sans espérance de respit sous l’obeyssance
« de l’Empereur Charlemagne, il le vint trouver à
« Aligny où après avoir esté chreslienné, il luy fit
« le serment de fidélité, et commencèrent dès lors
« luy et sa postérité de s adomestiquer de la
« France. » ’Pasq. Rech. Liv. , p. 450.)
On fait, pour ainsi dire, partie du Domestique de
celui chez qui on loge ; de là, le verbe Adomestiquer
pour loger. (Cotgr. Dict.) " .NLafiierbe... étant addo-
« viestiqué chez U. de Bellegarde, etc. » ’Ménage
sur Malherbe, Liv. IV, p. .il3.)
On a dit s’adomesliquer pour se domieilier, fixer
sa demeure dans un lieu. S’ Colomban venu d’IIyher-
nie en France, où il s’étoit établi, reçut l’ordre de
son bannissement en ces termes : « >i"ous vous sup-
« plions de... vouloir retourner es lieux dont sor-
« tistes premièrement pour vous adomestiquer aux
« nostres. » (Pasq. Rech.Liv. V, p. 426.)
V.4R1ANTES :
.^DOMESTIQUER. Pasq. Rech. Uv. V, p. -420.
Addo.mestiquer. Cotgr. Dict.
Adominer, verbe. Maîtriser.
Du latin Dominus, maître. « Cil qui priseroil
« amour de famé, mon los (5) jamès nul jor fous n’en
solide. (N. E.) — (5) à mon avis.
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