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« seroit... fous est qui la croit. Il n’est nus en vie « tant sapes soit, pour qu’ele en sa baillie l’ait, que « tost n’en cusl iiné; n’a si sage iju’ole aussi sau- « vage n’ait adominé. » (Chans. fr. du m’ siècle, Ms. de Bouhier, fol. 254, V°.—Voy. Dominer ci-après.) Adon, suh^t. maxc. Don, présent. C’est notre mol Don avec l’.l explétif. Ains (jn’il eust les adoiis Qui vous furent donnez. Tout vostre mal tallent Luy auriez pardonné. Pcrccf. Vol. II, M. 133, R- col. S. ^Voy. -Adonkr ci-après1. Adonc, adv. Alors. La préposition ad précédoit souvent, dans les Auteurs de la basse latinité, l’adverbe Tiiiir ; d’où le mot composé adonc, très-ancien dans notre lan- gue, et dont l’usage n’a été aboli que vers le milieu du xvu’ siècle. (Voy. Goujet. Bibl. fr. T. XVI, p. ’•() et ’(7.) Ce mot s’employoit dans les deux acceptions de notre moi alors, pour dans cet instant et dans cette conjoncture. On disoit : « jusqu’rtrfoHC ne s’estoit aperçcu des « bonnes volontez , etc. » (Nuits de Strap. T. H, p. 81.) Ma douce Dame quant vi Vo gent cors et vo beauté, AdoHt nul mal ne senti. Ne nule autre enfremelé (1) : Mais de grant jolieté Trovai mon cuer si garni, Ke pour vous en ai chanté. Ane. Poi-I. Fr. MSS. av. 1300, T. UI, p. 1078. . . . li baisselle (2) dit (touques, Ha ! Sire, ne le créez onkes. Fabl. MS. du II. n- 7089, fol. £12, V. Adon dans le passage suivant, nedésigne pas seu- lement l’instant, mais la conjoncture. Quant Talebot sceut le dit siège, Paour eut que ceulx de Galardon, Si ne feiissent tost prins au piège, S’ilz n’estoient secourus adon. Vigil. dcCh. VII, T. I, p. 198. (Voy. Donc ci-après.) APONC. Gramm. fr. p. C:>. Adhonc. l,Pllr. fin Louis XII, T. I, p. 101. Adon. Vigil. de Charles VII, p. l’.w. Adosck. Carpent.hist.de Cambray, T. II, p. 18, lit. de 1133. Adon-cques. .1. .Marot, p. 55. — Gloss. du Rom. delà Rose. Adonk. nymer, T. 1, p. 1 14, col. 2, tit. de 1270. Adonkes. Ibid. p. 1.3, col. 2, tit. de 12.")6. Adont. Ane. Poet. fr. MSS. av. i:!00, T. III, p. 985. - Cléomadés, MS. de Gaignat, fol. 20, R» col. 1. ADOun. (Corr. Adonc>. Perard, hist. de Bourg, p. 480. Aoncq. Loyer des folles amours, p. 325. AONQUES. Fabl. MS. du R. n» 7989, fol. 212. Adoner, vrrbc. Donner, procurer, accorder. (Voy. .iiiiN ci-dessus.) On disoit au tiguré dans la signification de donner, procurer: . . il li fist au grant fait mener l’armes, por lui los adonner. Uilsde Baudoin do Comlé, MS. de Gaignal, fol. 320. Dans un sens plus figuré encore: « aventure li « adoiia, etc. >■ La fortune lui accorda, le hasard fit, etc. Aventure li adona Que la Dame seule trouva. l’ahl. MS. do S’ Germ. p. 242. De là s’ailoiDwr h une chose, pour s’y accorder. Dieu tout puissant qui tous bien donnes, Au dire tien pas ne s’adonne. Percer. Vol. IV. fol. GO, «• col. J. C’est en ce sens qu’un ,luif, argumentant contre le mystère de l’Incarnation, dit en parlant de .1. C. et de la Vierge : S’il n’ot commencement, donc ne naquist-il mie : Et commencement ot, si nasqui de Marie. Une autre chose i a, qui plus sanble raençonge ; Ge ne puis pas veoir con raison s’y adoiige. Ce ne fu onc oï, ainz est chose novele, Que feme eust enfant qui remanssist pucele. Iiisp. du Juif et du f.hrél. MS. de S’ Ccrm. fol. 108. Peut-être le verbe réfléchi s’adonner, a-t-il été employé absolument dans le sens où nous disons s’adonner, se livrer au repos. Théodoric après ses comiuètes en Italie, « en France retourna mais « il se adonna et laissa un sien Prince, » pourache- ver l’exécution de ses projels. (Voy. Chron. S’Denys, T. I, fol. ’27, V".) CONJUG. ilr/o?(Y/^, subj. prés. Accorde. (Disp. du Juif et du Chrét. MS. de S’ Germ. fol. 108, R" col. 2.) ADONER. FabL MS. de S’ Germ. p. 242. Adosxek. Chron. S’ Denys, T. I, fol. 27, V». Adonien, adj. Ce mot est employé comme épilhèle de fleur, dans les Épithèles de Martin de la Porte, et semble dési- gner l’anémone rouge par allusion à la métamor- phose d’Adonis; ou peut-être une plante qu’on appelle encore Adonis, et qui croit dans les blés. Elle approche de la P.enoncule. Adoiiin, adj. Poupin. Proprement, beau comme Adonis. (Cotgr. Dict.) Martin de la Porte en a fait une épithète de Damoiseau. Adonisor, verbe. Minauder. Alfecler des mines et des manières pour plaire et paroîtie plus agréable; proprement faire l’Adonis. (Voy. Oudin, Dict.) Ce mot, ([ui se dit encore en parlant du trop grand soin que prend un homme de s’ajuster pour paroitre plus jeune ou plus beau, semble avoir été introduit dans notre langue, du temiis de Bran- tôme ; mais alors, on disoit s’adoniscr, en bonne (1) enfremelé, infirmilatem. — (2) Servante.