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« sires avoit jai fait mainz miracles, et pluisors » genl ravuieiit jai aiionciel et aoreit. » (S’ Herii. Serm. fr. mss. p. ’iOS.) Arurer paroit être une cor- ruption (lu verlie anitrcr. » Coinmeiiila solempnelie » jeûne à l’oniieur... de Dieu ilu ciel, leciuel Dieu « seule il antre, etc. » Martène, Thés, anecd. ï. I, colonne 18-i-2.) Se voloies Dieu aoirr. Qui danipner te puet et salver ; Lui seul amer et lui servir, Qui le (ist naistre et le fera morir ; Et s’avoies en loi raison, Jà n’amerois se lui non. Vie de S" Calhcrino, MS. do Sorb. diif. LX, col. 4. Au mostier doiz donques aler Por Dieu proier et aniirer. Fabl. V5. de S’ Gcrm. fol. 1, R- col. 2. C’est par relation à Jésus-Christ, qu’on a dit ado- rer la Croix. El champ fist une crois lever, Et sa genl là fist aouri:r La Sainte Crois, etc. Rom. du Brut, MS. fol. 110, R" col. 2. (Voy. Jour de la Croix murée, sous l’article Adohk ci-dessus.) On abusoit, comme aujourd’hui, de la significa- tion de ce mut, en l’appliiiuant aux objets de son admiration, de sa cupidité, de son amour. « LeChe- « valier est digne d’estre aoré, comme Dieu de « proesse. » (Percef. Vol. II, fol. 89, R" col. 1.) Ma Déesse estes que j’oohc, Et veil amer. Or osiez mon cuer de tristour. Eusl. des Ch. Poês. MSS. fol. 108, col. 4. N’autre n’a»»)’ com Déesce mondaine. Id. ibid. fol. U2, col. 2. Ce même Poëte, dans une ballade sur les maux causés par la découverte des mines d’or et d’argent, s’exprime ainsi : Toutes fussiez-vous recouvertes : Moyen, poures ont trop de souffrétes (1) Par vous : on vous aoircn et croit : Chascun qui vous a, vous conjoit. Eusl. des Ch. Pois. SISS. fol. 432, col. 9.

faut peut-être lire aoure, adore. Nous disons 

encore dans un sens à peu près semblable: « faire « un Dieu de son or. «  Notre vénération pour les Saints, est une espèce de culte. De là le verbe adorer dans le sens de révé- rer. « .h est adoré le corps de S’ Andrieu. » (Mém. d’Ol. de la Marche, Liv. I, p. 3’(8.) Un de nos anciens Poêles, comparant sa maîtresse aux choses que la piété révère, a dit : Tant est doce à savorer, Conques de nul sainluaire N’oi tel talent A’aorer Con le trés-biau cors de li. Ane. Poil. Fr. MSS. avant 1300, T. IV, p. 14CG. En considéiant les devoirs de la reconnoissance et de la tendresse filiale, comme des devoirs saints et sacrés, on disoil au même sens : Ne fu mie asseur (2) de sa fille adoré. Rom. de Rou, MS. p. 5G. Celui doit-on auottrcr Qui les prisonniers deslie. .lliesus-Christ nos puist sauver Et moi et vous, doce amie ; El si noslre anior garder, Ke nus ne nous puist meller. Ane. Poul. fr. .MSS. avant 1300, T. 111, p. 1037. Enfin l’usage de se prosterner en signe d’adora- tion, a fait dire, par extension, adorer quelqu’un pour se prosterner devant lui en signe de respect, le saluer, lui rendre de très-profoiuls respects en se prosternant. " La pucelle... voulut adorer le « genlillîoy; maisluyquimoultestoilcourtoysnele « voulut souffrir : aius la print par la main, etc. " (Percef. Vol. IV, fol. Ki, V° col. ti.) Cils qui veuillent dos femmes au conseil contrester, Ne sçavont pas l’histoire de la très bonne Hester... Elle fut bien venuii du bon Roy .ssuére ; Devant luy fut encline, doucement Vadoura ; Cil ly tendit son sceptre et très-bien Thonora. Gcr. de Roussillon, MS. p. 42. C’est, sans doute, en ce même sens qu’on dit en- core aller à l’adoration, en parlant d’un l’ape nou- vellement élu, lorsqu’il est mis sur l’Autel après son élection, et (pie les Cardinaux lui vont rendre hommage. On fait allusion à cette cérémonie dans les vers’suivans : .... nostre loy, tout à plain, Est en grant cisme (3) et grant dcsdain. Deux Papes se font aourer, Dont il ne deust c’un seul régner. Eusl. des Ch. Poês. MSS. fol. 200, col. 4. COXJCG. Aor, iiul. prés, .l’adore. ^Kabl. ms. du H. n" 7218, fol. ’201, H" col. 1.) Aoreit, partie. Adoré. En latin, Ailoratus. fS’ Dern. Serm. fr. mss. p. 2(18.) AoreiX; imper. Adorez. En latin, Adoi’ute. (S* Bern. Serm. fr. mss. p. -im.) Aoreates, prêter. Adorâtes. En latin Adorastis. (Id. ibid. p. 112.) Aorel, indic. prés. Adore. (Id. ibid. p.22’i.) Aoreveiil, imparf. Adoroient. (Id. ibid. p. 98.) Aoriims, indic. prés. Adorons. (S’ Atlian. Symb. en fr. 2 trad. p. 733.) .lo)/r, indic. prés. J’adore. (Gcr. de Roussillon, MS. p. 108.) Aitor, indic. prés. J’adore. (Ane. Poct. fr. mss. avant 1300, T. 111, p. 1110.) VARIANTES : ADORER. Percef. Vol. VI, fol. rA, V" col. 2. ADOcniin. Vigil. de Charles VII. Part. II, p. -113. AicuiiKU. Am. Pout. Fr. MSS. av. 1300, T. III, p. 122. Aiioni-;n. llist. de la S" Croix, MS. p. i. AoiiiciîR. Eusl. des Ch. Pocs. MSS. p. .’i32, col. 2. AowER. Gér. de Roussillon, .MS. p. lit et 102. - Molinet, p. 149. (l) misères. - (2^ certainement. - (3) schisme.