Et ardi touz les vcstemenz,
Les livres, {es.uoui’iieineiiz.
C.Guiarl, MS. fui. «l, UV
Lorsqu’un enleva le corps de S" Ma^delaiiie,
pour le transférer de la ville d’Aix à l’aljbaye de
Vézelay,
Oncques si grand odeur ne fut de jjcns santuo,
Comme ils sentirent tuit quant lo corps l’en remue.
Ly corps enveloppé fust moult honn<stenient
En ses adimieiiwnls, moult très-devotement.
Gcr. du Houssillon, MS. p. 114.
Dans un sens moral et figuré, l’on a dit : « liien
« aourouseeslli airnieil) kesi(sjoscstdcsapieace :
«■ car justice et jiiyeineuz est li (lonioiiciis de son
« siège. » (S’ Bernard, Serin. tV. mss. p. t>G.)
On’appeloit aorneniens pour assaillir, les machi-
nes nécessaires pour un assaut, les préparatifs d’un
assaut; acception tigurce empruntée du veilie
Adourner ci-api’ès, préparer. « Avuiciil... appareillé
« instrumenset(/o;’Ht’)«<’H.s pour assaillir. ■■ i,lroiss.
Vol. I, p. il.-).)
Ce mol formé du latin Adovnarc, proprement
orner; au figuré controuver, feindre, a pu signifier
fausseté, tromperie ; fciiile caresse dans ces vers :
dolent au Jouvencel
Auquel foie femme mortel
Fait de A’wers adournemcns.
De baisiers et d’embracemens,
De doulx regars, de plains piteux,
De doulx parlers très-convoiteux
Lors dit à cellui qu’elle treuve,
En faingnant nouvelle contreuve,
Aujourdui suy aler orer,
ATm que te peusse trouver,
Eust. des Ch. Poës. IISS. fol. 530, col. 3.
Peut-être aussi ce mot n’est-il qu’une altération
de dosnoicment, précédé de la préposition à, que
nos anciens Poètes ont employée souvent dans le
sens de caresse. (Voy. Dosnoi ci-après.)
VARI.>’TES :
ADOURNEMENT. Triomph. des neuf Preux, p. 121, col. 2.
Adorn’ement. Gér. de Roussillon, MS. p. 144.
AORNEMENT. Cotgr. Dict. — Gloss. du Rom. de la Rose. —
Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 3GI, R» col. 2.
AouRNEMENT. Ord. T. I, p. 597.
Adourner, verbe. Orner, parer, ajuster. Habil-
ler. Apprêter, préparer. Assaisonner.
Du latin Adornare, l’on a fait adourner, aorner
au même sens. » Sioiu//u^r«<’ta maison et si receos
« Ion Roi. >> i,S’ BeriKinl, Serm. fr. mss. p. 381.)
On disoit proverbialement :
Qui va vers femme qui s’aourne,
Et sage y va, fol s’en retourne.
Frère Jean de Vigny, jeu des échecs, MS. du R. n’ 7387, not. 93, p. 2.
Un de nos anciens Poêles, considérant tout ce qui
nous vient de Dieu, les maux mêmes dont il punit
nos fautes dans cette vie, comme les ornemens, les
instrumens du pouvoir de la Divinité, s’est servi
d’une expression qui nous a paru digne de
remarque :
la gravellc es costelz,
La t’oute ez flanz et la crampe en leurs doys,
Lo mau Suint-Leu, la lièvre d’autre lez,
Tout les tourmens dont Dieu est aoniez, etc.
Kust. des Ch. Voit. MSS. fui. 309, col. 3.
(l’est en abusant de la signification (Yadourner,
[laier, ajuster, qu’on a dit (tourner, pour ajuster,
adresser.
Gloùs (2) ardanz et embrasées
Que l’cdrogue a là esleues,
.là sont en pUiseurs lieus veues ;
Li sien sus Flamens les aoitnic»!.
G. Guiart, MS. fol. 319, If.
On se pare en s’iiabillant ; de là, le verbe Addnr-
ner pour habiller, dans une Ordunnance concernant
les cérémonies de la réception des Chevaliers du
Bain. « Les Escuyers gouverneurs prendront
" rF.scuyer hors du baing et nietlront en son lict,
« lant qiVil soit séchié.... et quant il sera séchié, il
■ lèvera hors du lict et sera (uldunié et vestu bien
" cliauldcment pour le veillier de la nuit. » l’Milice
fr. du P. Daniel, T. I, p. 101.)
Ce même verbe, par extension des deux premiè-
res acceptions, a signifié apprêter, préparer, en
parlant d’un repas. « Après que le luurnoy fut
« party, le mangé inlaorné. Atlonc murent dames,
« damoiselles et pucelles, et aussy chevaliers. »
(Percef. Vol. V, fol. 07, R- col. i.) « Le manger fut
« uor)ié par les Minisires, si allèrent seoir ordon-
« néeuient. » vibid. fol. 70, R° col. 2.)
Enfin dans une signification analogue, mais plus
figurée encore, assaisonner. « Silachasseluiplaist,il
« ne fault que l’émouvoir à la prise ; la trouvera de
« telle saveur, comme s’elle fut rtonu’cd’espices. "
(Percef. Vol. VI, fol. G, V" col. 1.)
ADOURNER. Gloss. du P. Labbe, p. 521.
Addcrner. Milice fr. du P. Daniel, T. I, p. 101.
AiioiiNEU. S’ Bern. Serm. Fr. MSS. p. 381.
AoRNER. Rabelais, T. III, p. 2. - Crétin, p. 18.
Aocrxer. Ménage, Dict. étym. — Joinville, p. 5.
Adouzillar, verbe. Mettre en perce.
Mol languedocien. (Voy. Du Gange. Gloss. lat.
T. H, col. 1004, au mot Ducilliis.) Dans plusieurs
provinces, on dit doux-il pour fausset, petite che-
ville de bois servant à boucher le tiou que l’on fait
à un lonneau. (Voy. Doizil ci-après), d’où s’est
formé le verbe Adouzillar, qui signifie proprement
mettre un dou:iil à un tonneau, comme l’on fait
lorsiju’on l’a percé ; et par extension le mettre en
perce.
Ad perpetuam rei niemoriam.
Mots purement latins, employés en termes de
pratique dans cette expression : Enquesie ad perpe-
tuam rei memoriam. •< Compète.... à notre dite
« Cour seule d’accorder commissions d’enquestes à
» futur, valétudinaire, et Ad perpétuant rei memo-
» riam, avant procès entamé. » ^Cout. deHaynault,
au nouv. Coût. gén. T. II, p. 47, col. 1.)
(1) âme ; anima est devenue anme, arme. — (2) Bûches, poutres ; voir Du Gange au mot Gloa.
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