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« portoienl leurs bas de chausses pendus à la cein- - turc ,1). » (Brant. cap. fr. T. lY, p. 44. — Voy. Ménage, Dict. étym. — Rabelais, T. 1, p. 185. note de le Ltuchal.) Du reste, ces troupes semblent avoir clé toujours assez mal disciplinées, et fort adonnées aux brigfan- dages. De là ces expressions : " font choses que des « avanturiers auroienl honte de faire. » (Contes de la l. de -Nav. T. 11, p. "iOT. « On les craint plus ({11’ avanturiers. » (Ibid. p. Wl.) Ces advenluriers , (dit Pas(iuier, Rech. p. 877.) « LesqiK’ls ne se voyent bransler l’espée h leur « costé, qifils n’accouipas:nent aussi-tost leure ges- « les d"un minois de mauvais garçon , avec une ■< inlinité de renieniens et blasphèmes. <> étoient , au rapport de Charron, « hardis à la picorée et loin <> des coups ; cerfs et lièvres aux dangers. " (Sagesse, p. i;58. .1. Marot parle aussi de leur avi- dité au pillage, mais il exalte en plusieurs endroits rintrépidité de leur courage, et l’importance des services qu’ils rendirent îi Louis XII, dans ses guer- res d’Italie. Voici le portrait qu’il en fait lorsqu’il les décrit passant en revue devant ce Prince : Adventuriers,eii Iriumphe autenctique, Tabours sonnans, leurs enseignes au vent, Viennent après, marchèrent en avant, Font révérence au Roy leur Seigneur, Voire, et Dieu scet, quant passoient par devant, S’ils se marchoicnt fiers comme un Poursuivant, Plus renversez qu’ung poulce de changeur. J. Marot, r- 92 et 93. VAR1.NTES : AD’ENTL’RIERS. Fauchet, orig. Liv. II, p. 117. Advantl’IUKH:>. Boiiclict, Serées. Liv. III, p. 9. Av.NTLiiiEHS. Brant. cap. fr. T. IV, p. 45. AvE.NTL’KiERs. Jahgny, Hist. de Charles VIII, p. 60. Advenu, participe. Arrivé. Aubain , nouveau venu. Venu à bien. Le premier sens est le sens propre. (Voy. Cotgr. Dict. et AuvE.MR ci-dessus.) On a dit au figuré: « chacun an aw«». » ^Godefroy, annot. sur Char- les VI, p. G3C.) Les Aubains sont des étrangers nouvellement arrivés, des nouveaux venus dans un païs. De là le participe .1 roi» , employé comme substantif dans cette sigiiilicatiun : <■ Aubains, que les anciennes « couluu)es appellent «i’CHHS.... sont ceux qui s’es- « tablisseut de nouveau dans la Chastellenie. •> (La Thaumas. Coût, de Berry, p. 474.) Eulin du verbe Advenir, croître, profiter, venir à bien, ou a dit, hlle bien advenue, au même sens. (Cotgr. Dict., VARIANTES : ADVENU. Cotgr. Dict. AVE.NU. La Thaumass. Coût, de Berry, p. 166, art. 20. Adveuue, subst. fém. Arrivée, approche. Aven- ture, événement. Avenue, passage. Dans le sens propre, on a dit : A l’aprocUier, pierres esqueuent (2) Roidement selonc leur usages. Non pas aus piez, mes aus visages Bidauz (3), dont bien i ot sexante, A qui ceste chose atalante. Leur relancent aus avettites Les dars mouluz es chières nues. G. Guiarl, MS, fol, 29), W Au figuré, ce mot signifioit aventure, événement, chose fli’t'«HC, arrivée; quelquefois chose qui doit avenir, arriver. .< Ilaa ! Passelion, traistre mau- " vais mal avez fait, qui avez violée ma fille. « Adonc, respondit Passelion Dame, ne vous •< troublez aucunement à moy; car advenir devoit. " Haal Laroii, dist-elle, c’est une mauvaise ar/ye- . nue. •’ (Percef. Vol. IV, fol. 102, V° col. 2.) «Telles » advenues advenoient souvent au royaume de >’ France. " (Froissarl , Vol. I, p. 216.) <> A ce » behourt vindrent moult de Chevaliers pour « regarder les avenues des honneurs qui illec se •i dévoient faire. » ^Triomph. des neuf Preux , p. 500, col. 1.) C’est par extension du sens propre, qu’Advenue a siguilié et signifie encore passage, endroit paroii l’on arrive en iiuehiue lieu. « Il vouloit veoir de " quelle advenue estoit la ville de Sousbise. » il.e Fèvre de S. Hemv, llisl. de Charles VI, p. 20.) ADVENUE. Froissart, Vol. I, p. 13. Avenue. Triomph. des neuf Preux, p. 500, col. i. Adverbe , snlist. masc. Teneur , mot-;Vmot. Terme de Grammaire. Ce mot composé de la préposition Ad el du subs- tantif Verbuin , signifie au premier sens le mot- à-mot , en latin ad verbum, la teneur , le contenu mot-à-iiiol d’un écrit, etc. .... se tu os un grant Seignour, Du tout ne te mects à séjour ; Car mieul.K ne te peulx desconfire Que te mectre sur la littiére. Prouver le puis par le proverbe De quoy je le diray l’adverbe ; Homme, cheval, oysel, ne chien, S’il ne traveille, il ne vault rien. Gace de la Bigne, des VU. US. f«l. 10, R*. Nous ne parlons ici du mot Adverbe, pris comme terme de grammaire, que pour faire une remarque. C’est que Joachim du Bellay conseiiloil aux auteurs de son temps de « rendre au plus près du naturel... " la phrase et manière de parler latine , eu « employant, par exemple les noms pour les Adver- " bes; ii vouloit (ju’oii dit, ils eomhalcnt obstinez " pour obstinément; il vole léger, pour légère- ■■ ment. » (lUuslr. de la Langue françoise, fol. 34, R° et V°.) Ces façons de parler ne sont pas rares dans noire ancienne langue. (Voy. l’expression, contournait, adroiet, sous Aoroict ci-dessus.) Advers, préposition. Vers, contre, à l’encontre. En latin .idversùs. On dit encore dans quehjues (1) Ce passage est cité dans Vllisloirc du Costume en France, par J. Quicherat, Paris, Hachette, 1875, in-8», p. 371. (N. E.) — (2) lancent. — (3) Voir Du Cange au mot Bidaldi.