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provinces contre, à l’encontre de, pour aiipH’-s, en comparaison de. C’est la signincation li(îui’ée à’ad- vers dans les i)assai;es suivans: << Le Roi d’En^^le- « leire n’a (■’un poi défient «l’crs nous. » (Martène, Contin. de U. de Tyr. T. V, col. tJS5.) ■■ Les florsdes « margerites (lu’èiei’ompoitasoriex de ses pies, qui « ligissoient sor le menuisse (1) du pie pardeseure, CI cstoient droites (’2) noires rtr<’rs ses pics. » (Fabl. M.s du R. u" 798!), fol. 72, U" col. 1.) Ains Chevaliers angoisseus Qui a perdu son liarnois N’est (ii’i'r.s nidi ilolereus, Que je ne sois de ceus Qui aimment deseur lor pois (3). Chans. MSS. du C" Thil). p. 29. VARIANTES : A.DVERS. Fabl. MS. du R. n» 7218. fol. 295, R» col. 1. Avers. Ane. Poët. Fr. MSS. av. 1300, T. IV, p. 1351. Advers, adj. Opposé, contraire, ennemi. Cruel, dangereux. Le sens propre rsl: tourné vers, en latin adversus. (Voy. ADvi:nTin ci-après.) De lu, on a dit ligurément advers ou aver, pour opposé, contraire, ennemi. Ne sai se merci trover Porroie en son cuer aver. Ane. PoSl. fr. MSS. avant 1300, T. I, p. 421. Arlus fist ses hommes armer, Sans cor et sans gresle(4) sonner; Trestout despourveument Coururent sus l’averse gent. Rom. du Brut, MS. fol. 7», R- col. 1. On recommandoit toujours ù un Ctievalier d’être doux et modéré après la victoire. II devoit, Estre crueul.K à la bataille, Et ferir d’estoc et de taille, Jusques la place e.st desconfite. Mais adonc forment li profite Espargnier et sauver la vie Aux vivens d’adverse partie. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 50-1, col. 2. De ces expressions averse partie , averse gent, a pu naître l’acception de l’adjectif .irfwrs, employé comme substantif pour ennemi , parti contraire. (Voy. Adversaire ci-après.) Passe les monts pour advers assaillir. J. Marot, p. 80. En style de pratique , pour adverse partie. « Ne « pourra aucune partie estre contrainte d’ester en « jugement, soit pour cause desjàauparavantles.... « vacances intentée , ou bien que son advers de « nouveau voudroit intenter. » (Coul. de Bouillon, au nouv. Coût. gén. T. II, p. 8i6, col. 1.) Anciennement on faisoit tous les ans, à Namur , une espèce de tournoi appelé le eombat des écliasses. II semble qu’on se soit servi du mot .Iwf^ss^s au pluriel, pour désigner le parti contraire aux cham- pions désignés par celui de inêlans. (Voy. Poës. de Walcf, auteur des Titans, T. V, p. 227.; C’est par extension ({u’advers, opposé, contraire, a sigiiilii’ cruel, dangereux, qui est ù craindre, qu’il faut éviter. l’eut-ètre aussi ({u’averse , pris dans ce sens, vient du latin aversus. Panthère est une heste averse ; E si est de culur diverse, liestes la fuient, tant est fière. Marbodus do Gcmm. art. 51, col. 1674. VARIANTE.S : ADVERS. .1. Marot, p. 10. AvKH. Ane. Poiit. fr. MSS. av. 1.300, T. I, p. 421. AvEKSE. (fera.) G. Guiart, MS. fol. 308, V». AVKESSE. Poës. de Walef, auteur des Titans, T. V, p. 227. Adver.saire, subst. mase. Ennemi. Celui qui est cnnlr.iire à ijuclqu’un, qui lui est opposé. C’est le sens général indiqué parle passage suivant : Icele pais, dons Jesus-Crist, Que promeistes à vos amis, Metez entre moi et toz cels Qui me voient aler entr’els, Aversaires et anemis. Fabl. MS. du R. n- 7-218, fol. 2G1, R" col. 1. De lîi pour ennemi, adversaire, celui qui combat contre un autre. Il trait l’espée de l’escu Où il avoit le cop féru ; La teste prent de l’averser, Le grant espié et destrier. Floire et Blanchenor, MS. de S’ G. fol. 205, ’ col. 1. Pour ennemi, dit absolument et indéfiniment dans le sens de i arli contraire, qui fait guerre ouverte. Trovai le pa’i's tôt gasté ; Ne vi ne blé, ne cliamp are ; N’ome qui m’osast ensaignier Où je trovasernircs-ier. Parlen. dcBlois, MS. de S’ Germ. fol. IGC, V- col. 1. (Voy. Advers ci-dessus.) Nous appelons le Diable l’ennemi du genre hu- main, ou absolument l’ennemi. .Vutrefois on disoit aversaire. aversier. etc. au même sens. « Nostre ’ aversaires at lo feu de cuvise (5) charnel, lo « feu d’envie et d’orgoil, cuy li Salveires ne vint « mies enspanre IG] en nos, mais estingure (7). » (S’ Bern. Serm. fr. mss. p. 26i. — Voy. Averserie ci-après.) . . . ains n’issi du cors nule ame d’userier Tant alast en enfer, au puant aversier. Qui du Saint Paradis ait si grant desirrier Comme j’ai de sa bouche recouvrer un besier. Fabl. MS. du R. n’ 7218, fol. 34G, V° col. 1. De là, on s’en est servi pour exprimer la haine, (1) sur le menu du pied, c’est-à-dire le cou-de-pied. — (2) droites équivaut à tout-à-fait. — (3) pour leur malheur. — (4) instrument qui rend des sons aigus. — (5) désir; vient de cupiditia, dont Du Cange donne un exemple. — (6) épandre; de intus pa7idgre. — (7) exstimjuere, éteindre.