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l’horreur qu’inspire lalaiUeur dune personne ou sa cruaulé, etc. Laide, vielle et hideuse plus qu’aitvsier, Moult li desplot la joie du Chevalier. Koin. dWudigier, .MS. de S- G. fol. 07, R- col. 1. In Clievalier chercliant un Géant pour le com- battre, rencontre une reiiune qui lui apprend que ce Géant (lu’elie noiniue Diable quelques vers plus bas, vient de lui enlever une jeune fille, et lui dit en pleurant :

Testuet cy ta vie finer.
Se ly Jaians te peut trouver.
Maleuré ! fuy, tien ta voie,
Ains que ly aihcmières te voie.
Koni. du llrul, US. fol. 86, V- col. 2.

On dit encore, dans le style populaire ou familier, de quelqu’un très-laid, qu’il est laid comme un Diable; d’un homme cruel, que c’est un Diable.

VARIANTES :

.DVERSMRE. Orth. subsist. - Bourg, orig. voc. Vulg. fol. 31, R". AuvEUSiÈRES. Rom. du Brut, MS. fol. 80, V» col. 2. AvE[is.iRE. Ane. Poët. fr. >1SS. av. 130J, T. III, p. 1067. AvERSER. Floire et Glanchellor, MS. de S’ G. fol. 205. AvERSiEH. Alhis, MS. fol. H, R" col. 2. AvRESiER. Alhis, MS. du Roi. — . c. Poës. Fr. MS.duVat. n» 1490, fol. 526, V».

Adverser, verbe. Contrarier.

S’opposer à quelqu’un dans ses desseins, lui être advcis, en latin adversare. (Voy. Advkrtih dans le sens d’opposer.) « Le Roy de Chippre assaillit » soubdainement les Sarrasins... mais ainsi que « furlune le voulut adverser, le coursier du Roy <■ ciieut des quatre pieds à terre. » (Monstr. Vol. II, fol. 30, R".! Adversité, suhst. [cm. Contrariété, opposition. Malheur, disgrâce. Cette première sijrnification a la même origine que celle de l’adjectif Advkhs ci-dessus, opposé, contraire. ... en son temps sera l’Église En pais et en concorde assise ; Et tourneront en unité Ceus qui sont en aversitc. Géofr. de Pari» à la suile du ISom. do Fauvel, MS. du II. n* 0812, fol. 51. De là, ce mot a signifié, disgrâce, malheur, for- tune adverse, choses conti-iires à nos desseins, ù notre bien-être, en latin adversa. « Sire Deus, apa- « rilliez est mes cuers.... as aversilez-, aparilliez as « prospérité/.... aparilliez est à lot ceu ke tu me « comanderas. ■> (S’ Bern. Serm. fr. .mss. p. 2i)G.) Nous avons conservé à ce mot cette acception figurée sous l’orthographe adversité. ADVERSITÉ. Fobl. MS. du U. n« 7218, fol. 325, R» col. 2. AVERSITK. S’ Bern. Serm. Fr. MSS. p. 296. AvERSiTElT. Id. ibid. p. 270. Adverteiice, suhst. féin. Attention. Avis, aver- tissement, instruction. Notilication, signification. Ce mot, dans le sens propre, signifie l’action de se tourner vers une chose ; au figuré attention, action de l’esprit tiui se tourne vers un objet moral ou physi(iue. « Seroit la femme bien farouche cl " mal privée, qui ne ticiulroit conte de l’homme ’< faisant profession d’avoir en rccDiiimaïulalioii « tout ce qui plaist à sa dame, avec(iuesune adver- « tance qu’il a de tenir secret.... jusques aux peti- " tes faveurs qu’il reçoit de sa maîtresse. » ^Pas- quier, Monophile, p. ’i'il.) ... il sauva la ville et leurs corps, Et espargna à la cité. Par sa grâce et douce pilé : Et mua ainsi sa sentence. En ce aiez vostre advcrience. Eu.«l. des Ch. Pocs. MSS. fol. «0, col. 1. On excite l’attention par un avis. De là cette expression faire ou dniineradvertauce, pouv adver- ti) donner avis, instruire, donner un avertisse- ment. (Voy. Lettr. de Luuis XII, T. IV, p. 18". — Xouv. Goût. gén. T. II, p. î)0, col. ’2. — Voy. Adver- TErH ci-après.) Ce mot dans le sens de notification, signification, exprime une idée analogue à celle d’iidvertance, avis, avertissement. « Pour arrests d’alloels (1), il « les conviendra faire par-devant deux alloettiers, » faisant publication par attache de billets desdits « arrests h l’église parochiale prochaine de la si- « tuation desdilsalloels,et«(/i’t';7rtHC(’aulouager. » (Nouv. Coût. gén. T. Il, p. 102, col. 2.) < C’est-à-dire « notification et signification... de la saisie au fer- >’ mierqui exploite... les héritages saisis. " (Ibid. note de l’Editeur.) VARIANTES : ADVERTENCE. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. WO, col. I. Advert.vnce. Corneille, Dict. — Borel, Dict. l’« addit. AvEHTENCE. Mém. de Du Bellay, par Lambert, T. V, p. 385. Advei’teur, suhst. mase. Renseignement. Acception analogue à celle d’AnvEUTENCE ci-dessus, avertissement, instruction. « Il nous faulsavoir les « limites anciens du royaume de Bourgongne... " mais je m’en suis mis hors de soucy, pour ce que " après avoir trassé beaucoup, j’ay trouvé certains " aucteurs anciens qui m’en ont donné Vadverteur. » (.1. I.e Maire, lllustr. des Gaules, Liv. III, p. 321.) Advertii", verbe. Tourner vers, tourner. Faire attention, penser, réfléchir, aviser, apercevoir. Repentir, se repentir. Avertir. Opposer. Accomplir, elTectuer. S’accomplir, s’elTectuer. Le sens propre est tourner vers, en lalin adver- tere. De là ce verbe employé figurément jiour expri- mer le mouvement de l’âme iiui se tourne vers le bien, qui abandonne l’erreur pour retourner à la vérité. Là fist li Papes rapeler, L’entredit d Aubijois (2), par grâce, Et voust qu’il eussent par espace. S’il s’i peussent avenir. D’eus à bien faire convertir. G. Guiarl, MS. fol. i48, V. (!) [ranc-alleux. — (2) Albigeois.