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VARIANTES :

ABOUTER. Du Cange, Gloss. lat. T. I, col. 1386, au mot Abbutare.

ABBOUTER. Nouv. Cout. gén. T. II, p. 1054, col. 2.

Aboutir

verbe. Faire aboutir.

Ce mot subsiste en Médecine, avec une signification neutre. On ne diroit plus : " Mauvaises.... viandes... leur opilent et aboutissent tous les boyaux et le ventre ". (Fouilloux, Fauconnerie, fol. 24, R°.)

Aboutis.

La signification de ce mot nous paroît incertaine : peut-être, faut-il lire abrutis dans ces vers :

Ceste ordenance m'arriere D'estre en coer lies et joieus ; S'ensui nommés en derriere Aboutis et sommilleus.

Froiss. Poës. MSS. fol. 305. R°.

Aboutissement

subst. masc. Confins, frontière.

(Voy. Robert Étienne, Dict. et le mot ABOUT ci-dessus.)

Abouvier

verbe. Découpler.

Mot usité en quelques lieux de Normandie, en parlant des boeufs quel'on détache du joug : en latin abjugare boves. (Nicot et Cotgr. Dict.)

Abradant

adjectif. Qui racle.

Qui ratisse, qui gratte. (Cotgr. Dict. du latin abradere, racler.) On a dit au figuré : " les Méridionaux sont paillards à cause de la mélancholie spumeuse, abradante, et salace. " (Sagesse de Charron, page 166.)

Abrahamides

subst. masc. plur. Descendans d'Abraham. Les Israélites.

(Voy. Oeuv. de Joach. du Bellay, fol. 214, V°.)

Abrasement

subst. masc. Embrasement.

(Voy. le Gloss. de l'Hist. de Bretagne.)

Abre

subst. masc. et fem. Arbre.

Ce mot, qui subsiste sous la seconde orthographe, étoit autrefois des deux genres. On lit bonnes arbres dans Joinville, p. 36. Il est masculin et féminin dans le Roman de la Rose, vers 6191 et 6205.

On prononce encore abre en Normandie. Cette prononciation paroît avoir été d'un usage généralement reçu du temps de Monet. Il définit arbre, qu'on prononce abre, plante fruitière ou non fruitière. (Voy. ABRI ci-après, et l'article ABRISEL.)

Il y a plusieurs espèces d'arbres, dont les dénominations ne sont plus les mêmes. On appeloit :

1° Arbre de vermilion, l'yeuse, le chêne verd. (Cotgr. Dict.)

2° Arbre de Paradis. Cet arbre croît en Égypte. Quoiqu'il donne beaucoup de fleurs, il ne porte ja-

mais qu'un fruit de la figure d'une pomme de pin, et d'un goût très-délicat. (Cotgr. Dict.)

3° Arbres légères. Ce sont les sapins, aulnes, peupliers, cerisiers rouges, saules et semblables. (Cout. de Bruxelles, au Nouv. Cout. gén. T. I, p. 1254, col. 2.)

4° Arbres seiches. Arbres secs ou morts,. " Il est permis à l'usufruitier de couper.... les arbres seiches ; mais, etc " (Cout. de Bruxelles, ubi " suprà.)

5° Arbres de bois dur. Ils sont désignés dans le même article de cette Coutume. " L'usufruitier.... ne peut toucher les arbres de haute futaye ou autres de bois dur, comme chesnes, faus, ormes, fresnes et semblables ". (Nouv. Cout. gén. ubi suprà.)

6° Arbres montans ou arbres d'élève, dits par opposition aux arbres portans ou fruitiers, paroissent être les mêmes que les arbres de haute futaye ou autres de bois dur, dans la Coutume de Furnes. " Nuls tuteurs.... ne peuvent vendre.... ou charger aucuns biens mobiliaires ou immobiliaires, soit fiefs, héritages, maisons, arbres montans ou portans, cateux immobiliaires, etc. " (Nouv. Cout. gén. T. I, p. 643, col. 2.) " Toutes sortes d'arbres montans ou fruitiers.... seront... réputez pour cateux. " (Ibid. p. 649, col. 1.) On trouve arbres d'élève, pour arbres montans. (Ibid. p. 666, col. 2.)

7° Arbres portans ou fruitiers. (Voy. Arbres montans ci-dessus, art. 6.)

8° Arbres couppiers. Ce sont des arbres qu'on a coutume de couper. (Laur. Gloss. du Dr. fr.)

9° Arbres de l'abri ou de l'abris. Arbre planté à la porte des châteaux, sous lequel on se mettoit à couvert du soleil ou de la pluie. (Nouv Cout. gén. T. I, p. 1045, col. 1. — Voy. sous ABRI ci-après.)

10° Arbres fruittiers sauvages. Le propriétaire du fonds sur lequel ils étoient crûs, ne pouvoit les abattre sans la permission du Seigneur, à peine de dix livres d'amende. De là cette espèce de proverbe coutumier. " Le fruit sauvage est au bonhomme ou paysan et l'arbre fruittier au Seigneur ". (Cout. de Gorze, au Nouv. Cout. gén. T. II, p. 1096, col. 1.)

PROVERBES.

1° On disoit : De doux arbre, douces pommes. (Cotgr. Dict.)

2° L'arbre ne tombe pas du premier coup ; c'est-à-dire, qu'il faut du temps et des soins réitérés pour faire réussir une affaire. (Oudin et Cotgr. Dict.)

Le mot arbre signifioit autrefois comme aujourd'hui, unc grosse pièce de bois, la principale pièce d'une machine. On le trouve pour arbre de moulin dans les Anc. Poët. fr. MSS. avant 1300, T. IV, p. 1359. Pour mât de navire, dans Brant. Cap. Extr. T. II, p. 124. " Grimpe amont l'arbre de la navire ". (Nuits de Strapar. T. II, p. 162. — Voy. ci-dessous ABRIER, substantif.)

C'étoit aussi la longue pièce où tenoit l'arc d'un Ribaudequin ou d'une Arbaleste de passe. (Voy. Fauchet, Orig. liv. II, p. 120.) Le mot Fust, qui se


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