Page:La Fayette, Tencin, Fontaines - Œuvres complètes, Lepetit, 1820, tome 1.djvu/39

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NOTICE
SUR LA VIE ET LES OUVRAGES
DE
MADAME DE LA FAYETTE.


DANS ce siècle à jamais mémorable, où un grand roi vit briller autour de lui tant de grands hommes, deux femmes, deux amies s’immortalisaient sans y prétendre, sans y songer. L’une, pour épancher son cœur maternel, écrivait à sa fille ces lettres qui sont devenues un ouvrage délicieux, chef-d’œuvre du style épistolaire ; l’autre, qui, pour amuser ses loisirs, traçait des aventures imaginaires, offrait les premiers modèles d’un genre où, avant elle, régnaient l’invraisemblance, la recherche, l’endure et la prolixité, et où depuis l’on n’a obtenu de véritables succès, qu’autant qu’on a suivi ses traces. Ces deux femmes, que le lecteur a déjà nommées, sont madame de Sévigné et madame de la Fayette. C’est de celle-ci que je vais parler. Avant de hasarder quelques observations sur sa personne et sur ses écrits, je donnerai ce que j’ai recueilli de détails sur sa vie.

Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, comtesse de la Fayette, naquit, en 1633, d’Aymar de la Vergne, maréchal de camp et gouverneur du Hâvre-de-Grâce,