Page:La Fayette, Tencin, Fontaines - Œuvres complètes, Lepetit, 1820, tome 2.djvu/294

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Quand l’élection de Cologne fut faite, les chanoines de Liège s’assemblèrent pour la leur. Nous avions un très-grand besoin d’un homme qui fût dans nos intérêts, et le roi voulut absolument que ce fût le cardinal de Furstemberg ; mais à peine fut-il seulement question de lui dans l’élection. On offrit au roi d’élire le cardinal de Bouillon ; mais Sa Majesté était trop mal contente de lui et de toute sa famille, pour en souffrir l'élévation. Le roi dit qu’il ne le voulait pas, et en même temps donna ordre au cardinal de Bouillon de donner sa voix et d’engager celles de ses amis pour Furstemberg. Il y a apparence qu’il ne fit pas ce que le roi avait souhaité de lui, et il fit en très-mal-habile homme ; car d’abord il s’engagea, et promit tout ce que le roi voudrait, et puis il écrivit une lettre au père de la Chaise, confesseur du roi, où il lui demandait son conseil, et prétendait que sa conscience l’engageait à d’autres intérêts que ceux qui lui étaient prescrits par le roi. Enfin, on vit clairement, peu de temps après, que l'on n’avait pas lieu d’être content de sa conduite ; car on fit arrêter son secrétaire chez M. de Croissi, et, peu de temps encore après, un sous-secrétaire. On élut donc un autre évêque de Liège que Furstemberg. C’est un gentilhomme du pays, un très-saint homme, que l’esprit ne conduit pas à de grands desseins, et qui peut-être, à l’heure qu’il est, est très-fâché d’avoir été élu. Le roi fut offensé que le chapitre de Liège n’eût pas suivi ses intentions ; mais il s’en consola par la quantité de contributions qu’il espéra de tirer de tout le pays.

On ne songea plus qu’à soutenir l'élection du car-