Page:La Femme grenadier.djvu/207

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tout au soupçon que la délicatesse de mes traits pouvait faire naître. Un jeune homme incorporé des pays méridionaux, ayant le cœur excellent, mais la tête un peu exaltée, le plaisanta sur son goût pour moi, dans des termes qui faisaient assez comprendre le degré d’estime qu’il lui portait. Loin de rougir, il avoua sa turpitude, et n’entreprit pas de se justifier ; il poussa l’impudence jusqu’à vouloir nous persuader que nous avions tort de ne pas être de son avis.

J’avais été souvent exposée à des scènes très-désagréables, pour une femme élevée dans les principes les plus sévères ; mais jamais je ne m’étais trouvée à une aussi scandaleuse. Elle fut poussée au point que Lavalé, ne pouvant plus se contenir, imposa silence à ce vilain homme, et invita tous nos