Page:La Fin d'une légende, ou la Vérité sur l'Arabe, par un vieil Algérien (1892).pdf/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tanisme et de la platitude d’un de ces fumistes en burnous.

Le préfet d’un des trois départements algériens venait d’obtenir un congé pour se rendre à Paris ; il faisait ses préparatifs de départ quand il reçut la visite d’un caïd, fils d’un ancien grand chef du territoire militaire.

Ce jeune homme, en récompense des services rendus par sa famille (en luttant contre la colonisation et fomentant plusieurs insurrections), avait obtenu cet emploi de caïd en territoire civil. Bien faible compensation comparée aux pouvoirs, aux prébendes de ses ancêtres militaires. Il s’en contentait, cependant, ne pouvant obtenir mieux, son caïdat était maigre, mais le gaillard ne perdait aucune occasion de se faire valoir. Il était adroit et insinuant à propos ; il devait arriver.

Nous croyons utile de faire ici en quelques mots, le portrait de notre héros.

Vingt et quelques années, grand, mince, assez bien fait. Son visage eût été agréable, si le regard n’eût été faux. Bon et beau cavalier parlant convenablement le français, l’écrivant un peu, toujours vêtu de soie et d’or, chaussé de bottes rouges, de souliers vernis ; galant auprès des dames, et, chose extraordinaire chez les arabes, dansant à ravir, cotillonneur enragé, puant le musc à quinze pas. En un mot, la coqueluche des femmes à goûts