Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 3.djvu/106

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102 PICHI. bonne grace, que Psich ne se ptt tenlr de les admirer. Elles avoient assez de beaut pour ne se pas voit mpris&s par la concurrente de Venus. La plus ieune approchoifde quatorze aris, l’autre en avoit seize. Elles saliierent nostre Heroine d’un air naYf, et pourtant fort s irituel, uoy u’un eu de honte l’accomP. q. q. P. ., pagnast. Mas ce qu, fit prmcpalement que Psyche crut trouver de I’eprit ed elles-, ce rut I’admiration qu’elles tdmoignerent en la regardant. Psichd les balsa, et Iur fit un etit corn liment chain estre, dans lequel elle les louo]t de beaute et de gent]lFsse : a quoy. elles rdpondirent par I’incarnat qm leur monta auss-tost aux jous., Vous voyez roes petites-rilles, dit leVieillard Psich : leur mere est morte depms six mois. Je Ies leve avec un aussi grand soin que si ce n’estoient pas des bergeres. Le rgret que j’ky, c’est que, n’ayant iamais boug de cette montagne. elles sont incapables de vous servir. Souffrez routeslois qu’elles vous conduisent dans leur demeure ; vous devez avoir besoin de repos. Psich ne se fit pas presser davantage : elle s’alla mettre au lit., Les deux’pucelles la deshabillerent avec cent signes d admiration A leur mode quand elle avoit la testtourne, se hisant I’une i l’autre remarquer de l’il fort innocemment les beautez qu’elles dcouvroient beautez capables de leur donner de I’amour, et d’en donner, s’il hut ainsi dire, toutes es choses. du monde. Psich avoit pris leur lit ; couche proprement sous du linge ]on-ch de roses, l’odeur de ces , fleurs, ou la lassitude,. ou d’autres secrets dont Morphe se sert, l’assouprent incontinent. J’ay to6jours crfi, el le crois encore,, que le sommeil est une chose invincible. il n’y a proces ny affliction, ny amour qui tienne. Pendant ue Psich{ dormoit, les Bergeres coururent aux fruits. On luy en fit prendre son reveil, et un peu de hit ; il n’entroit guere d’autre nourriture