Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 3.djvu/14

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chose d’hero’klue et de relev& D’emp]oyer lun en un endroll ; el l’autre en un autre, il n’est pas permis : l’uniformitd de stile est la regle la plus dtroke que nous ayons. J’avois donc besoin d’un caractere nouveau, et qui lust mesl de tous ceux-l : il me le faloit reduire dans un iuste temperament. J’ay cherch ce temperament avec un grand soin : que ie l’aye on non rencontr, c’est ce que le public m’apprendra.

Mon principal but est toûjours de plaire () : pour en venir la ie considere le goust du siecle or, apris plusieurs experiences, il m’a sembld que ce.goust se porte au galant et la plaisanterie : non que l’on mprise les passions. ; bien loin de cela, quand on ne les trouve pas dans un Roman, dans un P,ome, dans.une piece de theatre, on se plaint de leur absence ; mais dans un conte comme celuy-cy, qui est plein de merveilleux la veritY, mais d’un merveilleux accompagnd de badineries, et propre g amuser des enfans, il a falu badiner depms le commencement jusqu’ la fin ; il a falu chercher du galant et de la plaisanterie : quand il ne l’auroit pas falu, mon inclination m’y portolt, et peut-estre.y suis-ie tombé en beaucoup d’endroits contre la raison et la bien-seance.

Voila assez raisonn sur le genre d’écrire que

C’est aussl la principale rgle de la poétique de Corneille et de celle de Molière : t{ Pourveu qu’ils (les pontes) ayent trouv le tooyen de plaire, its sonI quittes envers leur Art. > (Dddicace de la Suite du 1lenteur.)

t{ Je voudrois bien savoir si la grande regle de toutes les regles n’est pas de plaire. > (La Critique de l’École des Femmes, sc. VII.)