Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 3.djvu/154

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Cytherbe de pourveoir son ills. Q..uel plaisir quand elle tiendroit entre les bras un petit Amour qui ressembleroit /t son pere ! Venus demeura pieqube de ce pro-. pos-lt : le rouge luy monta au front. Cela vous sieroit mieux qu’t moy, reprit-elle assez brusquemerit. Je me suis regardbe tout ce marin, mais il ne m’a point sembib que j’eusse encore l’air d’une ayeule. Ces mots ne demeurerent pus sans response, e{ les trois amies se separerent en se querellant. Ceres et Junon estant montbes sur leurs chars, Venus alia faire des remonstrances/t son ills ; et le regardant avec un air ddaigneux : I1 vous sied bien, luy dit-etle de vouloir’vous matier, vous qui ne cherchez que le plaisir. Depuis quarid vous est venui, dites-moy, une si sage nens6e le vous pne, 1 hornroe de Nen et le personnage grave et retir que voila ! Sans mentir, I’e voudro-is -vous avoir veu pere de famille pour un peu’de temps ; co ? .ment. vous.y prendriez-vous ? Songez, songez tt voiss acqmter ae vostre employ, et soyez le Dieu des arearis : la qualitb d’bpoux ne vous conylent pus. Vous estes accabl d’affi"ires de tous costez ; . 1’ Emroire d’Amour va en d&adence : tout languit, hen ne se condud, et vous consumez le temps en ites propositions inutiles de marlage ! il y a tantoit trois,m.is ilue vous estes au llt, plus malade de fantaisie qued une bruslure, Certes, vous avez estb blessb dans une occasion bien glorieuse pour vous. Le bel bonncur, lors que l’on dira que vostre femme aura estb cause de’cet 5ccident ! Si c’estoit une maistresse, je ne dis pus. Quoy ! vous m’amenerez icy une mattone qui sera neu-f mois de l’annbe i tofijours se plaind ? e ! je la traisneray au hal avec moy ! Sqavez-vous ce qu’fi y a ? on renoncez Psichb, ou je ne veux plus qffe vous passiez pour mon ills. Vous croyez peut estre que je ne puis faire un autre Amour, et que j’ay oublib la manicrc dont on les fait : je veux bien que vous sgachiez que j’en feray un quarid il me plaira. Ouy, i’en feray un, plus joly que