Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 3.djvu/169

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estoit guery de sa cholere aussi bien que de sa bruslure, i1 ne songeoit plus qu’ Psichq. Psich devoir faire son unique ioy il-devoit quitter ses Temples pour servir Psiché : resolutions dun nouvel amant. Les maris ont de ces retours mais ils les font peu durer. Ce mary-cy ne se proposoit plus de fin dans -sa passion ny dans [ebon traitement qu’il avoit resolu de-faire sa femme. Son dessein estoit de se ietter ses pieds de luy demander pardon, de luy protester qu’i[ ne retombe’roit iamai e de telles bizarreries. Tant que iourne duroit. il s’entretenoit de ces choses : la nuit venu il contmuoit, et continuoit encore pendant on sommeil. Aussi-tost que lAurore commen’oit ’ poindre [ la pr,o,t de luy tamenet Psyche ; car la Feel voit asseur- qu’eite reviendroit des enfers. Ds que le Soleli estoit lv, nostre poux quitoit le lit, afifi d’viter les visltes de sa mere, et s’hiloit promener dans le boi o la Belle Eithiopienne avoit cho’isi sa tetraire il le trouvoit propre & entetenir les resveries d’un amant.

Un iour Psich sestoit endormie"h l’entre de caverne. Elle estoit couche sur le cost, le visage tourn vets la terre son mouchoir dessus et encore un bras sur le mouchoir pour plus grande pr,caufion, et pour s’empescher plus’asseu’rment d’este vefie. S el]e eust ph s’envelopper de tenebres elle l’auroit fait.. L’autre bras estolt couch le long de la cuisse : il n’avoit pas la roesroe rondeur quautresfois. ’ Le moyen qu’une personne qui ne vivoit que de fruits ’sauvages et laquelle ne mangeoit rien qui ne lust moiill- de ses pleurs eust de [’embonpoint ? catesse et la bhncheur y estoient tohjours.

L’Amour l’apperceut de loin. II sentit un tressaillement qui luy-dit que cette personne estoit Psiché. Plus I approchoit et plus il se confirmoit dans ce sentimen’t ; car quelle aut-re qu’elle auroit eu ’une taille biei formbe ? Qnd il se trouva ’assez pros pour considerr le bras et la main il n’eu douta plus ; non que