Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 3.djvu/17

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DP, EFAC : E. I que lon soit en attente de scavoir si elle verra cet poux par quels moyes elle le verra e quelles seront les ations de son ame apres qu’elle l’aura veu. En un.mot, le plaisir que doit donner cette Fable h ceux qui la lisent, ce n’est pas leur incertitude h l’dgard de la qualitd de ce mary, c’est l’incertitude de Psich seule : il ne faut pas que l’on croye un seul moment qu’une si aymable personne ait est livre la passion dun Monstre, ny mesme qu elle.s.en tienne assurge ; ce.seroit un trop grand sujet d’indlgnation au lecteur. Cette Belle doit trouvet de la douceur dans la conversation et dans les caresses de son mary, et de fois h autres apprehender que ce ne soit un demon ou un enchanteur ; mals le tooins de temps clue cette pensde luy peut durer jusqu’h ce qu’il soit besoin de preparer la catastrophe, c’est assurdment le plus h propos. O,.u_’on ne dise point que l’Oracle l’empesche bien de l’avoir. Je confesse flue cet Oracle est trds-clair pour nous ; mais il pouvoit ne l’estre pas pour Psich : elle vivoit dans un siecle si innocent, que les gens d’alors pouvoient ne pas connoistre ? Amour sous toutes les formes que l’on luy donne. lYest/ quoi on doit prendre garde, et par ce moyen il n’y aura plus d’objection h me faire pour ce poinct-lh. Assez d’autres fautes me seront reprochdes sans doute ; j’en demeureray d’accord, et ne pretens pas que mon ourrage soit accompli : j’ay tasch seulerment de faire en sorte qu’il plust, et que mesme on y trouvast du solide aussi bien que de l’agreable. C’est pour cela que j’y ay enchass des Vets en beaucou d’endroits, et quelques