Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 3.djvu/382

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
378
Lettres.

C’est proprement de lui qu’on a sujet de dire
Que le Sage a tout en ses mains.
Vient-il pas d’attirer et par divers chemins[1]
La dureté de cœur, et l’Erreur envieillie
Monstres dont les projets se sont évanoüis ?
On voit l’œuvre d’un siecle en un mois accomplie,
Par la Sagesse de Louis.
Mais je crans de passer le but de mort Ouvrage
II faut plus de loisir pour loüer ce Heros.
Une Muse modeste et sage
Are touche qu’en tremblant et des sujets si hauts.
de me tais donc, et rentre au fond de mes retraites :
J’y trouve des douceurs secrettes.
La fortune, il est vray, m’oubliera dans ces lieux ;
Ce n’est point pour mes vers que ses faveurs sont faites :
Il ne m’appartient pas d’importuner les Deux.

De La Fontaine.

LETTRE XXVIII[2]

AU MÊME.

A Londres.

DU 31 aoust 687.

Je ne croyois pas Monsieur que les Negotiations et les Traitez vous laissassent penser à mov. J’en suis aussi fier que si l’on m’avoit érigé une statue sur le sommet du Mont Parnasse. Pour me revancher de

  1. Ce vers ne se trouve que dans l’édition de 1687.
  2. Publie pour la premiere fois dans les Œuvres postumes, page 69.