Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 3.djvu/57

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Au sortir de ’cet extase, la premiere chose que fit Psich ce rut de passer sa main sur lesyeux de son poux, afin de sentit s’ils estoient humides ; Car die craigholt que ce ne fust feinte. Les ayant trouvez en bon estat, et cornroe elle les demandoit, c’est / dire motiillez de larmes, elle condamna s.es soupons, et fit scrupule de damentir un tmoignage de passion beaucoup plus certain que toutes les assurances de bouche, sermens et autres. Cela luy fit attribuer le chagrin de son mary/ quelque defaut de temperament, ou blen des choses qui ne la regardoient point. Q_ant

elle, aprks tant de preuves, It J puissance de ses appas luy sembla trop bien tablie, et le Monstre trop 

amoureux, pour hire qu’elle craignist aucun changemerit. Luy au contraire auroit souhait qu’elle apprehendast ; car c’estoit I’unique tooyen de la rendre sage, et de mettre un frein A sa curiositY. I1 luy dit beaucoup fie choses sur ce suiet, moiti srieusemeni. et molti avec raillerie ; ’3. quoy Psich repartoit fort bien. et le m. ary dclamoit fofijours contrdles femmes trc(p curieuses. Q_e vous estes estrange avec vostre curiositel luv dit son pouse, Est-ce vous desobliger que de so,hai 2 ter de vous voit, puisque vous dites vous roesroe que v, ous estes si agreable ? H bien ! quand ’auray tasch ae me satisfaire, qu’en sera-t-il ? 3e vous qu. iteray, dit le Mary. Et moy e vous retiendray, repartt la Belle. Mals si i’ay iur par le Styx ? continua son poux. Q..qi est-il ce Styx ? dit nostre HeroYne. Je vous de~ manderois volontiers s’il est plus puissant que ce qu’on appelle Beaut.Q_and il le seroit, pourriez-vous so’u fffir que i’errasse par l’univers, et que Psich se plainist d’estr.e abandonne de.son mary sur un pretexte ae curiosit,.et pour ne pas manquer de parole au Styx ? Je tie.vous puis crm’re si draisonnable. Et le scandale, et la honte ?… I1 paroist bien que vous ne me connoissez pas re-