Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 3.djvu/68

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64 Pslc}g. la maigreur estant inseparable de l’envie, la charge n’en fur que moindre, ’et elles se trouverent en. peru d’heures dans-le’ Palais’de leur soeur. On les y receut si bien, que leur dplaisir en augmenta de tooiriS. Psich’ s’entretenant avec eBes, ne se sonvint pas de lamaniere dont elle leur avoitpeint son mary la premiere fois ; et, par un dernut le memoire oh tom bent ordinairement ceux qui ne disent pas la verit elle le fit de moiti plus jeune, d’une bau6 delicate, et non plus un Mars, mais un Adonis-qui ne feroit que sortir de page. ’ Les soeurs, estonm[es de ces contradictions ne scenrent d’abord qn’en iuger.’ Tantost elles soupgonnoient leur soenr di se ? ailler d’elles, tantost db leur dguiser les defauts de son mary. A la tin elles la tournerent de tant de costez, que la pauvre {pouse avoiia la chose c0mme elle estoit. Ce fut aussitost de luy glisser leur yenin, mais d’nne manicrc _clue Psich ne s’en pust appercevoir. Toute honneste fireroe’, lay dirent elles, se doit contenter du mary que les Dieux hy ont donn, quel qu’il puisse estre, et ne pas penetrer plus avant qu’il ne plaist ce mary. Si c’estoit toutelms un Monstre que vous eussiez {pous, nous votis plaindrions ; d’autant plus que vous pouvez en devenir grosse : et quel dplaisir de mettre au iour des enfans qne le ’ohr’ n’claire qt’ave horreur, et qul vous font rougr vou,et la nature ! Helas ! dit la Belle avec un sotpir, ie n avois pas encore fait de-re : flexion lit-dessus. Ses sœurs luy yan. t a ! lega6 de mchantes raisonspour ne s’en pas soncer ; se separerent un peu d’elle atn de laisse a-git leur yenin. O..Eand elle rut senle, toutes ses craintes, tons ses soupgons luy revinrent dans la penske : Atr ! ’rnes soeurs, s’{cria-t-elle, en quelle peine vous m’avez raise ! Les personnes riches souhaitent d’avoir des enfans : moy qui ne suis entoure que de pierredes, il faut que ie fasse des vœux au contraire. C’est estre bien malheUreuse que de posseder tant de tresors et