Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 3.djvu/99

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L v,R.s sEco m. l’obliea de commander A ses Nymphes qu’elles recueill’ssent Psich, et qu’elles la ortassent vets l’autre rive, qui estoit tooins haute et plus agreable que celle-15., pros de quelque habitation. Les Nymphes luy obeirent avec beaucoup de plaisir. Elles e rendirent toutes 5. l’endroit oh estoit la Belle et se cacherent sous le rivage. Psich faisoit alors des reflexions sur son avanture ne sachant que coniecturer du dessein de son mary ny 5. quelle mort se resoudre. A la fin, tirant de son coeur un profond soupit : Et bien ! dit-elle, ie finiray ma vie dans les eaux : veifillent seulement les destins que ce supplice te soit agreablel Aussi tost elle se precipita dans.le fleuve, bien estonne de se voir incontinent entre les bras de Cimodoc et de la gentille Na’/s. Ce fur la plus heureuse rencontre du monde. Ces deux Nymphes ne faisoient presque que de la quitter : car l’Amour en avoit choisi de toutes les sortes et dans tousles chceurs pour servir de rilles d’honneur / nostre Heroine penclant le temps bienheureux oh elle avoit part aux affections et/t la for’tune d’un Dieu. Cette rencontre, qui alevoit du tooins luy at ? p0rter quelque consolation, ne luy apporta au contraxre que du dplaisir. Comment se resoudre sans mourir 5. p,aroistre ainsi malheureuse et abandonne derant celles. qui la servolent il n’y avoit pas plus d’une heure ? ’ Telle est la folie de l’esprit humain ; les pers ? nnes ; nouvellement dchefies de quelque estat tlonssant : fuyent les gens qui les connmssent, avec plus de soint ou’elles n’vitent les estrangers, et vreferent souvent 1 mort au service qu’on leur peut rlndre. N6us su’l ? pqrtons le maiheur, et ne stjaurions supporter honte.. te ne vous assureray pas sice fleuve avoit des Tri-. tons, et ne sas pas ben s c est la coustume deo fleuves que d’en av-oir. Ce que ie vous puis asseurer :, c’est qu’aucun Triton n’approcha de nostre Heroine