Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 4.djvu/130

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Acante.

Moy ?


Climene.

Moy ? Vous, sans repliquer.


Acante.

Moy ? Vous, sans repliquer. Soufrez…


Climene.

Moy ? Vous, sans repliquer. Soufrez… C’est assez dit.
Là ; je vous veux voir là.


Acante.

Là ; je vous veux voir là. Madame…


Climene.

Là ; je vous veux voir là. Madame… Là, vous dis-je.
Voyez qu’il a de mal ! Sa Maistresse l’oblige
À s’asseoir sur un lit ; quelle peine pour luy !
Sçavez-vous ce que c’est ? je veux rire aujourd’huy.
Point de discours plaintifs : bannissez, je vous prie,
Ces soûpirs à la voix du sommeil ennemie ;
Témoignez, s’il se peut, vostre amour autrement.
Mais que veut cette main, qui s’en vient brusquement ?


Acante.

C’est pour vous obeïr, et témoigner mon zele.


Climene.

L’obeïssance en est un peu trop ponctüelle,
Nous vous en dispensons ; Acante, soyez coy.
Si bien donc que vostre ame est tout en feu pour moy ?


Acante.

Tout en feu.


Climene.

Tout en feu. Vous n’avez ny cesse ny relasche ?


Acante.

Aucune.


Climene.

Aucune. Toûjours pleurs, soûpirs comme à la tâche ?