Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 4.djvu/146

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C’est à vous de baiser ou la bouche, ou le sein,
Ou cette autre beauté : mesme j’ay fait dessein
D’en parler à Morphée, afin qu’il vous procure
Assez de temps pour mettre à profit l’avanture.
Vous ne pourrez baiser qu’un des trois seulement :
Ou le sein, ou la bouche, ou cet endroit charmant.


Erato.

Ne nons le nommez pas, afin que je devine.


Acante.

Je vous le donne en deux,


Erato.

Je vous le donne en deuxC’est… c’est, je m’imagine…


Acante.

Quoy ?


Erato.

QuoyLe bras entier ?


Acante.

Quoy Le bras entierNon.


Erato.

Quoy Le bras entier NonLe pied ?


Acante.

Quoy Le bras entier Non Le piedVous l’avez dit.
Je l’ay vu, dit l’Amour ; il est sans contredit
Plus blanc de la moitié que le plus blanc yvoire.
Climene s’éveillant, comme vous pouvez croire ?
Voudra vous témoigner d’abord quelque courroux :
Mais ie seray present, et rabatray les coups ;
Le sort et moy rendrons mouton vostre tigresse.
Amour n’a pas manqué de tenir sa promesse.
Ce matin j’ay trouvé Climene dans le lit.
Sire, jusqu’au demaln je n’aurois pas décrit
ses diverses beautez. Une couleur de roses,
Par le somme appliquée, avoit, entre antres choses ?,
Rehaussé? de son teint la naïve blancheur.