Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 4.djvu/164

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Est chose fort incertaine ;

Il en est peu que l’on tienne

Plus d’un jour, plus d’un moment : [135]

Tout serment

De n’avoir jamais d’amant

Est chose fort incertaine.

DAPHNE.

Je veux que vous juriez ; dites donc après moi :

Amour,

CLYMENE.

Amour, [140]

DAPHNE.

Si jamais sous ta loi [140]

Je respire,

CLYMENE.

Si jamais sous ta loi

Je respire.

DAPHNE

Je consens de mourir.

CLYMENE.

Mourir ? c’est beaucoup dire.

DAPHNE.

Je consens de mourir, si jamais je soupire.

CLYMENE.

Je consens de mourir, si jamais je soupire. [145]

DAPHNE.

Clymène, acquittez-vous ; accompagnons ses sons,

Et que nos pas animent nos chansons.

Daphné et les personnes de sa suite se prennent alors par la main, et Clymène chante cette gavotte que toute la troupe danse, la répétant après elle :

CLYMENE.

L’autre jour sur l’herbe tendre

Je m’assis près de Philandre :

Il me conta ses tourments ;