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Scène III

PENEE.

Couronner Apollon ! Qu’importe à l’hyménée [675]

De la fille de Pénée ?

Pour comprendre ces mots, je fais un vain effort.

AMPHRISE.

Nos conseils ont été frivoles ;

La seule obscurité fait le prix des paroles

Que l’on cherche aux livres du Sort. [680]

PENEE à DAPHNE

Ma fille, rendez-vous aux volontés d’un père :

Qu’il soit votre oracle aujourd’hui

Aimez Tharsis ; il vous doit plaire ;

Toute notre Cour est pour lui.

apidame.

Tels étaient ces mortels pour qui l’idolâtrie [685]

Commença d’introduire au monde son pouvoir.

AMPHRISE.

Il a tout l’air d’un dieu ; l’on dirait à le voir,

Que l’Olympe est sa patrie.

DAPHNE.

Hélas ! J’en crus autant, lorsqu’en notre prairie

Je le vis arriver inconnu dans ces lieux. [690]

Maintenant mon cœur tâche à démentir mes yeux.

Ne m’en accusez point : quelque force suprême

M’entretient malgré moi dans cette erreur extrême.

Que Tharsis soit parfait, qu’il ait l’air qu’ont les dieux,

Est-ce par raison que l’on aime ? [695]

PENEE.