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Astrée.
La Nymphe.

Nostre monarque vous promet
Un repos qu'on n'a plus sur le double sommet.

Apollon

Jupiter luy-mesme auroit peine
À calmer aujourd'hui tant de peuples divers.
Rien n'impose à present silence à l'Univers ;
Et cependant je vois les Nymphes de la Seine
S'occuper à l'envy de musique et de Vers.

La Nymphe

Nous tenons ces faveurs d'un Roy plein de sagesse ;
La Terreur et l'effroy respectent ces beaux lieux.
Des chants les plus délicieux
Nos bois retentissent sans cesse.

La Paix regne dans nos ombrages.
Le murmure des eaux, les plaintes des Amans,
Les Rossignols par leurs tendres ramages,
Occupent seuls Echo dans ces lieux si charmants.

Apollon

Joignons tous nos accords : approchez-vous, Acante.
Fille de l'Harmonie, ô Paix douce et charmante !
Comme j'unis les voix, reviens unir les cœurs.
Par son retour la saison la plus belle
Annonce en mille endroits la guerre et ses fureurs,
Fais qu'en ces lieux l'amour se renouvelle.

Apollon, La Nymphe, et Acante

Ô Paix ! Reviens unir les cœurs.
Par son retour la saison la plus belle
Annonce en mille endroits la guerre et ses fureurs ;
Fais qu'en ces lieux l'amour se renouvelle.

Le Chœur

Fais qu'en ces lieux l'amour se renouvelle.

Apollon

Et vous, compagnons du printemps