Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 5.djvu/148

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La race encor n'est pas toute détruite,
Qu?oi qu'en ait di?t Femme un peu trop depite ;
Rien n’est changé? du Si?ècle d'?Amadis,
Hors que, pour ?être Amitié? maintenue
Plus n'est besoin d’Urgande Déconnue ;
On aime encor comme on aimoit jadis

Il est bien vrai qu’on choisit les Objets ;
Plus n’est le tems? de Dame sans mé?rite :
Quand Beauté? luit sous simples ?bavolets
Plus sont prisés que Re?ine d?écrepite.
Sous quelque toit que bonne grace habite,
?Chacun y court, jusqu’aux plus refroidis.
Depuis Adam cela se continue ;
Et, quand Gr?âce est de bonté? soutenue,
On aime encor comme on aimoit jadis.

Dans les vieux tems il fut des Coeurs coquets :
Plus qu’à present, Amour fut hipocrite.
Pas n’est besoin que je prouve ces faits ;
C’est v?érité? dans mainte Histoire écrite.
Amans savoient faire la Chatemite :
Ce n’est que d’eux que nous l’avons apris ;
D’eux jusqu’à? nous la chose est parvenue.
Puisque par eux elle nous est connue,
On aime encor comme on aimoit jadis.

A caution tous Amans sont suiets et ]e refrain: ’ On n’airne plus cornme on airnoit iadis donna lieu h plusieurs rponses galantea ou malignes. La Fontaine, qui en voulit h Iadame Deshoulires, & Cause de sea cabales contre Racine, lui rpondit par cette ballade qu’il n’h point publi&, mais qui a paru dans les uvres de Pavilion, 75o, t. 1I, p. 15o. Walckenaer aeu sous les yeux une copie manuscrite qui lui a fourni quelquea variantes.

. Plus n’est besoin... (ms. cit par Walckenaër).

2. Jeunes (ms.).