Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 5.djvu/155

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POgSlE DIVEKSES. 155 Un chemin dont sans crime on se puisse écarter. Ne point errer est chose au dessus de mes forces; Mais aussi de se prendre à toutes les amorces, Pour tous les faux brillans courir et s'empresser, J'entends que l'on me dit ; quand donc veux-tu cesser ? Douze lustres et plus ont roulé sur ta vie; De soixante solells la course entresuivie Ne t'a pas veu goûter un moment de repos; Quelque part que tu sois, on void à tout propos L'inconstance d'une ame en ses plaisirs legere, Inquiete, et par tout hôtesse passagere; Ta conduite et tes vers, chez toy tout s'en ressent On te veut là-dessus dire un mot en passant. Tu changes tous ]es iours de maniere et de stile; Tu cours en un moment de Terence . Vi]gile: Ainsi rien de parfait n'est sorti de res mares; He bmn,pren s tu veux encor d autres chem s, Invoque des neuf Sceurs la troupe toute enfiere; Tente tout, au hazard de gRter la matiere; On ]e soufire, except tes contes d'autrefois. 3'ai presque envie, Iris, de suivre cette voix; I'en -trouve l'doquence aussi sage que forte. Vous ne parleriez pas ny mieux ny d'autre sorte; eroit-ce point de vous qu'elle viendroit au.ssi ? J.e m'avou, i[ est vray, s'i[ faut parler amsb Papillon du Parnasse, et semblable aux abeilles A qui le bon P aton tompare nos mervei[les Je suis chose legere, et vole h tout sujet: le vais de fleur en fleur, et d'objet en objet;

beaucoup de phisirs je mesle un peu de gloire. 

J irois plus haut peut-tre au temple de Memoire, Si dans un genre seu[ j'avois us roes iours, 1. (t tls nous disent (les po&es yriques) que c'est des fontaines de mid, dans les jardins et les vergers des Muses que, semblubles aux abeilles, volant it et 1-h comme

elles, ils cueillent les vers qu'ils nous apportent : et ils 

disent vrai. En effet le pote est un &re iger, ail et sacr& ) (Platon, Ion.)