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LIVRE IV.


Il luy couſtoit autant que trois.
Ce n’eſtoient que vœux & qu’offrandes,
Sacrifices de bœufs couronnez de guirlandes.
Jamais Idole, quel qu’il fuſt,
N’avoit eu cuiſine ſi graſſe ;
Sans que pour tout ce culte à ſon hoſte il écheût
Succeſſion, treſor, gain au jeu, nulle grace.
Bien plus, ſi pour un ſou d’orage en quelque endroit
S’amaſſoit d’une ou d’autre ſorte,
L’homme en avoit ſa part, & ſa bourſe en ſouffroit.
La pitance du Dieu n’en eſtoit pas moins forte.
A la fin ſe fâchant de n’en obtenir rien,
Il vous prend un levier, met en pieces l’Idole,