Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1692, tome 3.djvu/195

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Toutes gens d’eſprit ſcelerat,
Hantoient le tronc pourry d’un pin vieux & ſauvage.
Tant y furent qu’un ſoir à l’entour de ce pin
L’homme tendit ſes rets. Le Chat de grand matin
Sort pour aller chercher ſa proye.
Les derniers traits de l’ombre empeſchent qu’il ne voye
Le filet ; il y tombe, en danger de mourir :
Et mon Chat de crier, & le Rat d’accourir,
L’un plein de deſeſpoir, & l’autre plein de joye.
Il voyoit dans les las ſon mortel ennemy.
Le pauvre Chat dit : Cher amy,
Les marques de ta bienveillance
Sont communes en mon endroit :
Vien m’aider à ſortir du piege ou l’ignorance