Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1692, tome 4.djvu/129

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Ô Rois des animaux, ou plûtoſt leurs tyrans,
Qui vous feroit choſes pareilles ?
Ainſi crioit Mouflar jeune dogue ; & les gens
Peu touchez de ſes cris douloureux & perçans,
Venoient de luy couper ſans pitié les oreilles.
Mouflar y croyoit perdre : il vit avec le temps
Qu’il y gagnoit beaucoup ; car eſtant de nature
À piller ſes pareils, mainte meſaventure
L’auroit fait retourner chez luy
Avec cette partie en cent lieux alterée ;
Chien hargneux a toûjours l’oreille déchirée.
Le moins qu’on peut laiſſer de priſe aux dents d’autruy