Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1692, tome 4.djvu/205

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Où l’avarice des Romains
Ne penetraſt alors, & ne portaſt les mains.
Le deputé vint donc, & fit cette harangue,
Romains, & vous Senat aſſis pour m’écoûter,
Je ſupplie avant tout les Dieux de m’aſſiſter :
Veüillent les immortels conducteurs de ma langue
Que je ne diſe rien qui doive eſtre repris.
Sans leur ayde il ne peut entrer dans les eſprits,
Que tout mal & toute injuſtice :
Faute d’y recourir on viole leurs loix.
Témoin nous que punit la Romaine avarice :
Rome eſt par nos forfaits, plus que par ſes exploits,
L’inſtrument de noſtre ſupplice.