Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1692, tome 4.djvu/72

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Que tu faſſes un coup de maiſtre.
Tire-moy ces marons ; Si Dieu m’avoit fait naiſtre
Propre à tirer marons du feu,
Certes marons verroient beau-jeu.
Auſſi-toſt fait, que dit : Raton avec ſa pate
D’une maniere delicate
Écarte un peu la cendre, & retire les doigts ;
Puis les reporte à pluſieurs fois ;
Tire un maron, puis deux, & puis trois en excroque,
Et cependant Bertrand les croque.
Une ſervante vient : adieu mes gens : Raton
N’eſtoit pas content, ce dit-on.
Auſſi ne le ſont pas la pluſpart de ces Princes
Qui flatez d’un pareil employ
Vont s’échauder en des Provinces,
Pour le profit de quelque Roy.