Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1694, tome 5.djvu/170

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Le ſeul recours du pauvre Roderic,
Son ſeul eſpoir, étoit certain trafic
Qu’il pretendoit devoir remplir ſa bourſe,
Eſpoir douteux, incertaine reſſource.
Il étoit dit que tout ſeroit fatal
À nôtre Époux, ainſi tout alla mal.
Ses Agents tels que la plûpart des nôtres,
En abuſoient. Il perdit un vaiſſeau,
Et vid aller le commerce à vau-l’eau,
Trompé des uns, mal ſervi par les autres.
Il emprunta. Quand ce vint à païer,
Et qu’à ſa porte il vid le creancier,
Force lui fut d’eſquiver par la fuite,
Gagnant les champs, où de l’âpre pourſuite
Il ſe ſauva chez un certain Fermier,
En certain coin remparé de fumier.
À Matheo, c’étoit le nom du Sire,