Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1694, tome 5.djvu/78

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Ses agrémens à qui tout rend hommage.
J’aurois fait voir à ſes pieds des mortels,
Et des Heros, des demi-Dieux encore,
Même des Dieux ; ce que le Monde adore
Vient quelquefois parfumer ſes Autels.
J’euſſe en ſes yeux fait briller de ſon ame
Tous les treſors, quoi qu’imparfaitement :
Car ce cœur vif & tendre infiniment,
Pour ſes amis & non point autrement ;
Car cet esprit qui né du Firmament
A beauté d’homme avec graces de femme
Ne ſe peut pas comme on veut exprimer.
Ô vous, Iris, qui ſçavez tout charmer,
Qui ſçavez plaire en un degré ſuprême,
Vous que l’on aime à l’égal de ſoi-même,
(Ceci ſoit dit ſans nul ſoupçon d’amour,
Car c’eſt un mot banni de vôtre Cour ;
Laiſſons-le donc) agréez que ma Muſe
Acheve un jour cette ébauche confuſe.