Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1694, tome 5.djvu/90

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Beau, grand ; j’en ai la vuë encor toute ravie.
Eſt-il plus fort que nous ? dit le Loup en riant :
Fais-moi ſon Portrait, je te prie.
Si j’étois quelque Peintre ou quelque Étudiant,
Repartit le Renard, j’avancerois la joie
Que vous aurez en le voïant.
Mais venez : Que ſçait-on ? peut-être eſt-ce une proie
Que la Fortune nous envoie.
Ils vont ; & le Cheval qu’à l’herbe on avoit mis,
Aſſez peu curieux de ſemblables amis,
Fut preſque ſur le point d’enfiler la venelle.
Seigneur, dit le Renard, vos humbles ſerviteurs
Apprendroient volontiers comment on vous appelle.