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Le Bouif errant

lait de très près son associé. Clairvil regrettait de ne pouvoir enfermer Bicard dans son coffre-fort, avec ses millions. Il songeait à faire sur le Bouif une publicité mondiale.

Il n’avait pas touché, de suite, à l’argent de son Commanditaire et avait commencé à couvrir les premiers frais avec ses fonds personnels. Il était bien loin de se douter que la garantie, en espèces, déposée entre ses mains, était un leurre.

Aussi, lorsque son caissier demanda à lui parler de suite, Clairvil manifesta une belle fureur.

— On ne me dérange pas quand je travaille…

— Cependant, fit le caissier, il y a urgence.

— Que voulez-vous ?

— Vous dire un mot à l’oreille.

— Parlez haut.

— Les billets de banque sont faux…

— Nom de Dieu ! hurla le metteur en scène, que dites-vous là ? Imbécile !

— La vérité. La banque refuse tout le paquet.

— Les cinq millions ?

— Cinq millions de billets truqués. De l’imitation.

— Bandit ! hurla Clairvil, blême de fureur Arrêtez cette fripouille de Roi… C’est un voleur. C’est un faussaire.

— Moi ? fit Bicard indigné.

— C’est impossible, s’écrièrent Mitzi et Sava.

— C’est pourtant exact, dit le caissier, ou alors, si vous n’étiez pas au courant, vous avez été volés. On s’est f… de vous, et comment !

— Et moi qui ai versé de l’argent de ma poche gémit Clairvil.