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Le Bouif errant

Il y avait un épais tapis sur le sol. Les pieds nus de Bicard ne produisaient aucun bruit. Il put ainsi parvenir jusqu’au laboratoire du docteur, dont la porte était entr’ouverte.

Cagliari, Baal et Moloch y discutaient avec animation.

Une teinte rougeâtre emplissait la pièce. Des fourneaux allumés sous des cornues produisaient cette coloration infernale.

Subtilement, Bicard s’effondra sur le sol. Sa teinte jaune se confondit avec la couleur du tapis. Ce mimétisme lui permit de se faufiler, comme un lézard, devant la porte de l’officine.

— Ouf ! murmura-t-il, en se redressant après quelques minutes de reptation. Y s’occupent. Y ne m’ont pas vu. Y a du bon !

Mais il crut entendre derrière lui un bruit de pas et il s’effraya.

— Les voilà. Barrons-nous ! Gagnons du temps !

Il se jeta, à corps perdu, dans un autre couloir et arriva sans être remarqué dans le cabinet assyrien du docteur.

— Je connais le local, fit Bicard. C’est l’endroit où j’ai causé avec le vieux pharmacien qui m’a si bien mis en boîte.

Soudain, il aperçut sur un meuble le pyjama aux couleurs vives qu’il portait quelques heures auparavant.

— Mes frusques de Falzar Ier, dit-il. C’est pas tout à fait un complet, mais cela garantit des courants d’air. Il se vêtit rapidement et, tout à coup, il songea qu’il avait laissé dans une poche