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NOTES.


gands que les monumens de leurs ravages, et le souvenir de leurs crimes, dont tous les éloges de leurs poëtes et de leurs historiens n’ont pu couvrir l’atrocité.

Ce que disent des Nègres, messieurs l’abbé de Nuix, Raynal et Robert-Son, sont de très-grandes et belles phrases que leur a dicté l’humanité et le patriotisme ; mais l’évidence prouve contre eux.

L’avidité des Nègres est si grande, que quelquefois ils vendent aux Européens des malheureux qu’ils chargent de porter quelques effets au comptoir où ils les laissent.

Un père, un jour, s’imagina de vendre son fils, (ce qui est très-fréquent.) Celui-ci se douta de son dessein, et le prévint en le vendant lui-même. Ce trait fut su, et le roi le punit, en le livrant à son tour au même marchand qui avait acheté son père.

Hélas ! s’écriait un autre nègre, aux religieux de Salvador : Je suis dans la misère la plus affreuse ; je manque de tout, et je n’ai plus rien dont je puisse faire commerce. J’ai vendu mes frères et une sœur que j’avais ; le prix que j’en ai reçu ne m’a pas duré long-tems. J’ai vendu ma femme et mes enfans il m’a fallu vendre encore mon père et ma mère ; mais ces derniers étaient vieux, on m’en a donné peu de chose. Maintenant, je manque de tout, et je n’ai plus per-